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Acquisition de Hublot par le leader du luxe LVMH, prise de participation de PPR dans le groupe Sowind: certains affirment avec conviction que le mouvement n’est pas fini.
Plus le gibier est rare, plus les chasseurs sont agressifs. A ce petit jeu, les frères ennemis du luxe – PPR et LVMH – poursuivent sur le terrain horloger l’interminable bataille qu’ils se livrent depuis la prise de contrôle de Gucci par le premier.
Ainsi, un mois après le rachat de la société Hublot par LVMH, leader mondial du luxe, PPR a répliqué la semaine dernière par la prise de participation de 23% dans le groupe chaux-defonnier Sowind. Lequel compte, outre les marques Girard-Perregaux et JeanRichard, une manufacture de mouvements et un département R&D lié.
Si pour Luigi Macaluso, propriétaire du groupe Sowind, artisan du renouveau de GirardPerregaux et fondateur de la manufacture, l’opération répond à un besoin de financement, pour PPR l’intérêt premier réside dans le contrôle, pour l’heure partiel, d’un producteur de mouvements de haute horlogerie. L’élargissement de son portefeuille de marques horlogères paraît moins stratégique, n’était la présence croissante de son concurrent LVMH dans le secteur.
Cette acquisition et cette prise de participation annoncent- elles une nouvelle vague de rachat sur les sociétés horlogères suisses encore indépendantes? D’aucuns l’affirment avec conviction.
L’avantage de l’indépendance
Encore faudrait-il que les derniers indépendants aient des velléités de passer sous le joug d’un acteur puissant. Ce qui ne semble pas être le cas pour les cibles privilégiées et significatives comme Patek Philippe, Chopard, Audemars Piguet ou même Ulysse Nardin. Car en dépit d’un possible tassement de l’activité du secteur à court ou moyen terme, la tendance à long terme demeure extrêmement porteuse pour la haute horlogerie.
Dans ce contexte, les propriétaires indépendants ont tout intérêt à garder et à développer leur bien, notamment leur capacité de production propre, s’ils n’ont pas un urgent besoin de financement pour assurer leur développement. Cette dernière alternative pourrait correspondre à une société du type de Grisogono, qui suscite les convoitises et pourrait être amenée à ouvrir son capital pour financer sa fulgurante ascension.
Louis Nardin/BIPH
Bilan
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