|
Reconnu coupable de mensonge dans une affaire de blanchiment d’argent lié à un trafic de drogue, Jacob Arabov a été condamné à trente mois de prison et deux millions de dollars de confiscation de biens.
On l’appelait « Jacob the Jeweler » et il était un des plus flamboyantes personnalités de la scène horlogère américaine.
Formidablement sympathique en dépit (ou à cause) de ses relents sulfureux, Jacob Arabov était le joaillier des stars du rap. Il avait appris le bling-bling à une haute joaillerie qui n’en détestait que plus cet immigré russe parti de rien, mais parlant haut et portant beau.
Il avait malgré tout une vraie et sincère sensibilité pour la haute horlogerie, comme en témoignent ses montres à multi-tourbillons ou sa spectaculaire Quenttin à rouages verticaux. C’est d’ailleurs vers la belle horlogerie mécanique qu’il avait orienté sa marque, Jacob & Co, devenue best-seller grâce à ses multiples fuseaux horaires ultra-serties de cailloux voyants. Ses récentes collections faisaient cependant appel aux meilleures manufactures suisses (BNB, notamment) et témoignaient du souci de rendre hommage aux beaux-arts de la complication mécanique.
Jacob Arabov aura finalement été puni par ceux-là même de ses clients qui avaient assuré son succès. Alors qu’il plaidait coupable pour la falsification de documents et les fausses déclarations à l’administration financière américaine, lui reprochait d’avoir aidé la « Black Mafia » (un réseau criminel qui opère dans la région de Detroit) à blanchir 270 millions de dollars, Jacob Arabov vient d’être condamné à trente mois de prison par le juge Avernb Cohn pour avoir menti aux enquêteurs lors de cette enquête.
Même si c’est beaucoup, c’est moins que ce que demandait le procureur, qui avait réclamé trois ans et un mois. Le juge Cohn a pris en compte les activités charitables de Jacob Arabov, mais il a ordonné une amende de deux millions de dollars en confiscation de ses biens personnels.
L’affaire n’est probablement pas terminée, mais il est prévu que « Jacob the Jeweler » ira retrouver ses amis rappeurs en prison dès la mi-janvier 2009 : ce sera sans doute un beau sujet de conversation pour l’ouverture du SIHH de Genève, où il ne comptait pas beaucoup d’amis. A l’exception, bien sûr, des détaillants du monde entier qui distribuaient ses collections et qui ne pouvaient que se féliciter de la dynamique de Jacob & Co…
AP, Worldtempus
|