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Swatch Group: un pachyderme qui bondit comme une gazelle
 
Le 22-03-2007

Le numéro un mondial de l’industrie horlogère a réalisé un exercice 2006 record en passant le cap des 5 milliards de francs.


Le plus horloger des «Big 3» du secteur luxe a littéralement décollé en 2006, passant la barre des 5 milliards de francs de chiffre d’affaires. Les résultats ont été publiés hier, avec quatre jours d’avance sur l’agenda. Un empressement qui se comprend étant donné l’état de santé du groupe. Le premier conglomérat horloger du monde a vu bondir son bénéfice net en 2006 de 33,7% à 830 millions de francs, contre 621 millions en 2005. Le résultat opérationnel a progressé en proportion de 32,5% à 973 millions de francs et la marge opérationnelle s’est inscrite en hausse à 20,2%, contre 17,1% à l’exercice précédent. Sans surprise, le chiffre d’affaires du segment principal, «Montres & bijoux», a affiché la plus forte avancée en dégageant un gain de 13,8% à 3,91 milliards de francs, les marques haut de gamme réalisant les meilleures performances. Une mention spéciale va au jeune département bijoux, qui a terminé l’année sur un résultat opérationnelle en hausse de près de 18% à 738 millions de francs. Mais la vraie surprise est venue de la division production, dont la marge opérationnelle s’est accrue de 11% contre 3,8% à l’exercice précédent. Une hausse portée aux nues par l’explosion de la demande, spécialement dans le haut et le très haut de gamme. Une division qui donne par ailleurs une assise unique au géant biennois, toujours fournisseur principal de toute l’industrie. Alessandro Migliorini, expert chez Helvea, a globalement qualifié l’amélioration de solide, au contraire de certains de ses confrères déçus par l’évolution des marges en seconde partie d’année. La faute revient notamment à un pesant effort marketing porté sur le marché américain, l’un des points faibles à l’heure actuelle. Pour le collaborateur de la filiale de Pictet & Cie, il s’agit d’un «investissement souhaitable pour le long terme, surtout sur un marché où le numéro un est encore à la traîne». Les Etats-Unis ne comptent que pour quelque 11% des résultats contre une moyenne du secteur située entre 15 et 20%.» Et l’analyste de poursuivre: «Les marges ne sont de toute façon pas à lire avec un microscope.» Swatch Group a encore annoncé un nouveau programme de rachat d’actions à hauteur de 400 millions, accompagné d’une augmentation du dividende de 40% à 3,50 francs. «Une démarche logique étant donné que la société possède toutes les liquidités dont elle pourrait avoir besoin et que sa capitalisation reste très forte», précise le spécialiste d’Helvea. Et aucun signe de ralentissement n’assombrit l’horizon.

L’atterrissage n’est

pas encore pour demain

Le Gargantua de l’ébauche table d’ores et déjà sur des perspectives 2007 «éblouissantes». En attendant, le titre a largement bénéficié de la mirobolante annonce précoce. Il a tenu en haleine les blue chips de la Bourse de Zurich durant toute la séance d’hier, pour clôturer en pôle position sur un gain de 5,03% à 318,25 francs.

Les analystes, qui suivent à la trace ce pachyderme du marché suisse, ont nettement revu leur position à la hausse, même si le marché avait en grande partie intégré les résultats dithyrambiques lors de la publication du chiffre d’affaires fin janvier. Merrill Lynch, a relevé hier son objectif de cours à 315 francs, campant sur sa recommandation à l’achat. Vontobel est passé de 300 à 350 francs, Credit Suisse de 280 à 300 francs et Helvea a revu sa recommandation de neutre à acheter, avec un nouvel objectif de 350 francs. Autant de révisions qui laissent à penser que le titre présente encore une bonne marge de croissance, au-delà des attentes déjà très élevées. Patrick Jnglin, de Credit Suisse, précise que, avec une action qui s’échange à environ 18 fois les bénéfices (estimation 2007), «Swatch Group reste l’une des valeurs du secteur du luxe les meilleures marché, ce qui semble injustifié compte tenu de la verticalisation totale de la société, de la solidité de sa structure industrielle et de son potentiel de croissance à moyen et long terme». Alessandro Milgliorini corrobore: «Le groupe biennois présente des avantages compétitifs indéniables, en étant présent sur le marché avec des marques fortes dans tous les segments.»

Omega fait partie des leviers de croissance majeurs

Côté marques justement, Omega figure sans discussion parmi les leviers de croissance majeurs. Les ventes de ce fleuron, à cheval entre le produit populaire et le garde-temps de prestige, ont explosé. Les points de vente monomarque, comme celui de la rue du Rhône à Genève, ont encaissé une demande en augmentation de 30%. Dans certaines boutiques d’aéroport, en Asie notamment, les ventes ont grimpé jusqu’à 45%. Omega, qui talonne Rolex au top 3 des marques en termes de chiffre d’affaires, présente de plus une marge de progression importante au niveau des prix. D’autant légitime que «les augmentations sont en ligne avec la nature des mouvements mécaniques présents dans toutes les collections», toujours selon Alessandro Migliorini. Une réputation que le nouveau mouvement co-axial présenté au prochain Baselworld devrait encore renforcer.

Autre perle du conglomérat, Breguet, la marque chérie de Nicolas Hayek senior, réserverait encore une marge de progression substantielle. La question restant de pouvoir augmenter la capacité de production dans un marché haut de gamme totalement saturé. Même si, comme aime à le rappeler Jean-Claude Biver, ancien directeur d’Omega aujourd’hui à la tête des montres Hublot, le luxe doit savoir se faire désirer. Reste que le secteur souffre toujours d’un manque chronique de personnel qualifié et que la surenchère guette en termes de salaires, sans compter que le savoir-faire horloger intéresse d’autres secteurs de pointe comme la medtech. L’analyste d’Helvea se montre toutefois serein: «La compétition n’est pas négligeable, mais la surenchère devrait se contenir à un niveau gérable et ne pas peser outre mesure sur les marges. Et Swatch Group semble bien positionné pour rester attractif quoi qu’il advienne. L’horlogerie n’ayant fait que de connaître des hauts et des bas depuis près de 200 ans, la stabilité est fondamentale dans un secteur aussi volatil.»

Agefi - Stéphane Gachet

 



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