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ANTIQUORUM : encore un été fertile en rebondissements...
 
Le 29-08-2008
de Business Montres & Joaillerie

Stupeur dans le camp Patrizzi : les « alliés » hongkongais de Forever Most Investment basculent du côté américain et vendent leurs actions à Gerald Chase, qui détient à présent et sans conteste
99,98 % du capital.
Mais tout n’est sans doute pas perdu, pour Patrizzi comme pour ses successeurs : chacun a maintenant intérêt à un rapide retour au calme.
Business is business, comme on dit de part et d'autre de l'Atlantique…

Pour Osvaldo Patrizzi (ci-dessus), est-ce un nouvel « été pourri » qui recommence ?

Début août dernier, il se faisait éjecter manu nipponari par ses co-propriétaires japonais d’Antiquorum. Ce qui déclenchait aussitôt une cascade d’escarmouches judiciaires toujours pas réglées, et des torrents d’accusations mutuelles plutôt nauséabondes, qui dégradaient toujours un peu plus l’image médiatique d’Antiquorum, de ses dirigeants (anciens ou actuels) et, plus inquiétant, celles des ventes aux enchères horlogères en général…

Pour avoir bénéficié, longtemps avant tout le monde, d’informations exclusives, les lecteurs de Business Montres savent à peu près tout sur ces épisodes.

Récemment, les ex-actionnaires japonais de Patrizzi avaient revendu Antiquorum pour une poignée de dollars à un mystérieux fonds d’investissement hongkongais (c’était une autre révélation de Business Montres), ce qui annonçait une normalisation possible de la situation.

C’est alors que le camp Tsukahara (l’actuelle direction d’Antiquorum) sortait de son chapeau un curieux lapin, l’inattendu investisseur Gerald Chase, qui procédait aussitôt à une augmentation de capital destinée à mettre en minorité les Hongkongais (là encore, les lecteurs de Business Montres étaient aux premières loges, avant tout le monde).

Nouveaux duels judiciaires américano-hongkongais cette fois, éclats médiatiques et rumeurs toujours plus précises sur la mauvaise santé financière d’Antiquorum…

On en était là quand on apprenait, ces jours-ci, de source non autorisée mais bien informée, que les Hongkongais avaient finalement retourné leur veste, remballé leur avocats et, moyennant une somme d’à peu près 800 000 dollars (montant non confirmé), vendu leurs actions à Chase.
Actions qu’ils avaient acheté à Artist House pour 100 000 dollars et la promesse de rembourser certaines dettes d'Antiquorum : ces Chinois sont quand même les meilleurs !

Ce qui fait que Gerald Chase se trouve aujourd’hui seul patron d’Antiquorum, avec à peu près 99,98 % du capital, deux actions restant à Osvaldo Patrizzi et son ami Leo Verhoeven.

Défaite pour le camp Patrizzi ? Oui, si les Hongkongais de Forever Most avaient promis à Osvaldo Patrizzi un quelconque soutien pour évincer Gerald Chase. L’histoire dira si ces investisseurs furtifs se sont montrés simplement naïfs ou s'ils ont été particulièrement retors et vicieux vis-à-vis de Patrizzi…

Mais ce n’est pas forcément une défaite, si on considère que Gerry Chase – qui a jusqu’à présent très lourdement investi dans Antiquorum – a désormais tout intérêt à calmer le jeu et à négocier avec Patrizzi un retour au calme devenu indispensable quand l’impératif financier l’emporte (enfin !) sur l’emballement des égos.

Selon des témoins, Osvaldo Patrizzi, qui est actuellement aux Etats-Unis, aurait rencontré à plusieurs reprises Bernie Chase, le fils et le bras droit de Gerry Chase.
Il semblerait d’ailleurs que ce soit Bernie Chase qui reprenne en main Antiquorum à la place de son père et qui pilote plus ou moins le dossier. Ce qui annonce sans doute de prochaines initiatives de part et d’autre.

Bernie et Osvaldo sont en effet de vieilles connaissances et des vétérans des enchères horlogères. Ils partagent forcément un certain nombre de secrets et ils ont aussi des confidences à se faire.

Le plus explosif de ces secrets pourrait être, côté Bernie Chase, la découverte du niveau des salaires pratiqués par la nouvelle direction d’Antiquorum : 840 000 francs suisses annuels pour Yo Tsukahara, le président, alors qu’Osvaldo Patrizzi se contentait de 300 000 francs suisses, ceci dans une société chroniquement déficitaire, dont on dit qu’elle perdrait entre cinq et dix millions de francs suisses par an (révélation du blog « Osvaldo Patrizzi responds »)…

C’est pour ces raisons qu’on ne peut probablement pas exclure de nouveaux retournements d’alliance, afin de verrouiller les portes des placards d’Antiquorum qui, chacun l’aura compris, sont peuplés de quelques cadavres que personne n’a intérêt à ramener à la lumière.

Combinazioni all’italiana : le feuilleton n’est pas toujours facile à suivre, mais les épisodes ne manquent jamais de rebondissements.

La suite avant la fin de l’été, et sans doute même avant…

 



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