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BREITLING : les derniers mois de l’Emergency
 
Le 10-09-2008
de Business Montres & Joaillerie

Quoi qu'on fasse, on est toujours trahi par les nouvelles technologies !
La mort programmée de l’Emergency, montre à balise de détresse réalisée par Breitling, illustre les difficultés permanentes des marques horlogères à suivre les avancées de l’actualité du high-tech.

La nouvelle circule actuellement sur les forums et elle est vraie : le 1er février 2009, soit dans quelques mois, la fréquence de détresse 121,5 MHz (version civile) ou 243 MHz (version militaire) sera abandonnée au profit d’un autre système d’alerte pour les situations d’urgence sur mer, sur terre ou dans les airs.

Depuis 1982, les balises de détresse ont sauvé plus de 20 000 vies humaines.

En 1995, l’idée de Breitling – dont la légitimité aéronautique est aussi historique qu’incontestable – était de loger une radiobalise aéronautique (ELT) dans une montre, selon un système proche des radiobalises nautiques (RLS : radiobalise de localisation des sinistres) et des radiobalises terrestres (BLP : radiobalises de localisation personnelle).

L'émetteur et l'antenne de cette radiobalise sont contenus dans une sorte de tube vissée dans la carrure de la montre (voir la grosse molette vissée, à cinq heures du boîtier ci-dessus). Il suffit de dévisser l'antenne et de la tirer pour déclencher le signal qui est aussitôt transmis à tous les systèmes aériens de repérage. La priorité de traitement de ce signal d'urgence absolue explique que les porteurs de telles montres soient tenus de s'enregistrer auprès des autorités : l'Emergency n'est pas un jouet !

Le signal peut alors être détecté dans une zone de 167 km par un avion volant à 6.000 mètres d'altitude. Cette gamme de montres peut être achetée par des personnes sans licence de pilotage, mais elles doivent signer une clause indiquant qu'elles devront supporter les frais de secours en cas de déclenchement injustifié de l'émetteur.

A ce jour, la montre Emergency, portée par de nombreux aventuriers (notamment Bertrand Pïccard dans le premier tour du monde dans le ballon Breitling Orbiter), aurait sauvé une bonne vingtaine de vies humaines et permis de retrouver quelques égarés, notamment un parachutiste militaire suisse largué dans une vallée perdue dans les alpages.

Reuters rapporte l'histoire de deux pilotes britanniques, Steve Brooks et Hugh Quentin-Smith, qui s'étaient écrasés dans l'Antarctique avec leur hélicoptère et qui furent sauvés par leurs montres Breitling. Ils furent découverts par un avion chilien qui avait capté le signal.

Mystérieusement disparu dans l'immensité américaine, l’aventurier milliardaire Steve Fossett portait habituellement une Breitling Emergency, mais il ne l’avait pas emporté le jour de son ultime décollage, en septembre 2007 : il a donc été impossible de localiser le lieu de son crash présumé, dans le désert du Nevada…

Le 1er février prochain, changement de programme : le système de satellite Cospas-Sarsat cessera d'être à l'écoute des signaux de détresse provenant des balises émettant sur 121.5/243 MHz.

Décision guidée par différentes directives de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) et de l'Organisation maritime internationale (OMI). Ces organismes des Nations Unies obligent désormais les avions et les navires à adopter des mesures de sécurité et elles ont reconnu les limites des balises de détresse émettant sur 121.5 MHz, ainsi que les capacités supérieures du système d'alerte émettant sur 406 MHz.
Donc, à compter de cette date, seuls les signaux des balises de détresse émettant sur 406 MHz seront traités par le système de satellites Cospas-Sarsat. Ceci concerne toutes les balises de détresse maritimes (RLS), toutes les balises de détresse aéronautiques (ELT) et toutes les balises de détresse personnelles (BLP).

Les avantages du nouveau signal sur 406 MHz par rapport à l’ancienne fréquence 121,5 MHz :
- le nouveau signal numérique est plus riche en informations fournies (données codées, fausses alertes) que l’ancien signal analogique.
- Le nouveau signal est également plus puissant (5 watts par impulsion, contre 0,1 watt en continu), ce qui rendra le répérage plus facile par sa couverture globale (et non plus régionale) et par la position du positionnement (100 m contre 20 km auparavant).
- Le temps d’alerte est lui aussi amélioré : moins de 5 mn pour le nouveau signal, contre 45 mn d’attente entre deux satellites pour l’ancienne fréquence.

On estime donc que le nouveau sytème sauvera encore plus de vies dans les situations d’urgence.

Dommage pour les porteurs actuels de montres Emergency, mais on espère que Breitling parviendra techniquement, non seulement à concevoir une autre balise émettrice pour son Emergency, mais aussi à remplacer les anciennes balises par des nouvelles.
Ce ne sera pas forcément facile et, pour l'instant, Breitling n'envisage pas de modifier son actuelle Emergency, en précisant – contrairement aux expertises officielles – que l'ancienne fréquence restera opérationnelle et plus efficace que la nouvelle...

Plus rassurant pour les porteurs de balises Emergency qui ne seraient pas reconditionnées : les fréquences 121.5/243 MHz continueront toujours à être scannées par les contrôleurs aériens et par les avions équipés d’une VHF. Les montres ne seront donc pas tout-à-fait obsolètes…

Même si ces Emergency étaient retirées du catalogue, elles resteraient dans la mémoire des amateurs comme des montres pionnières (les premières à être ainsi équipées de balises) et comme un des meilleurs compromis du marché pour le mariage de l’électronique high-tech et de la tradition mécanique suisse.

 



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