|
Du luxe au terroir - Patron de Hublot, Jean-Claude Biver sera l'invité du Forum de l'économie à la Foire du Valais. Samedi, c'est un autre costume qu'il a endossé, chez lui, à la Tour-de-Peilz: celui d'armailli.
Après l'été passé à l'alpage des hauts de Blonay, armaillis et vaches ont repris samedi le chemin du bord du lac. hofmann
Domaine de Poneyre à la Tour-de-Peilz, 14h30. Tout le monde l'attend. «Les vaches de la Neuvaz sont encore à une demi-heure de route», entend-on dans la foule. Et avec elles, Jean-Claude Biver, CEO de Hublot pas vraiment ponctuel pour l'occasion. Entre l'alpage de La Neuvaz et la Tour-de-Peilz, il participait samedi à sa seconde désalpe, délaissant le temps d'un après-midi le monde du luxe pour revenir à des racines plus terriennes.
Peu avant 15h30, le son des cloches se fait entendre. Capet sur la tête, krochèta à la main et loyi en bandoulière, Jean-Claude Biver marche d'un bon pied devant le troupeau aux cornes fleuries.
Il se murmure que vous avez mal à une jambe... La descente ne fut pas trop pénible?
Je souffre d'un genou, mais je ne suis pas le genre de type qui renonce facilement. En plus, comme il pleut, je suis sûr que si je n'avais pas fait la descente, des amis seraient venus me dire que j'ai eu peur de me mouiller. S'il avait fait grand beau, j'aurais peut-être réfléchi à deux fois...
Vous portez un superbe costume d'armailli. Entre celui-ci et votre tenue de patron brassant des millions, où va votre préférence?
Aujourd'hui, clairement à ce que je porte. Celui du bureau n'aurait pas été très adapté (rires). Maintenant, si 30 jours par mois je devais n'en garder qu'un, ce serait quand même celui d'horloger. Ça reste mon métier et c'est là que je suis le plus efficace. Les vaches, la ferme, le lait, c'est une deuxième passion. Ma ferme et mes bêtes, des professionnels s'en occupent bien mieux que moi. Ici, je ne suis qu'un animateur. Mais j'aime ça!
Vous serez présent au Forum de l'économie à la Foire du Valais. Et qui dit Valais, dit race d'Hérens. N'avez-vous jamais envisagé d'acquérir une reine?
Une vache laitière qui permet de faire du fromage à l'alpage demande de l'attention 24 heures sur 24. 365 jours par an, il faut être aux petits soins pour elle. S'occuper du lait, des veaux... A la Neuvaz, on en a eu 40 cette année. Un travail conséquent! C'est dans cet environnement que je me sens bien. Cela dit, j'adore les reines et j'ai déjà été les voir combattre. Mais ce n'est pas pareil.
Le fromage de votre alpage est désormais connu dans le monde entier...
Il est fait à l'ancienne et est bon. Très bon même! Cette année, nous en avons fait 5500 kilos.
Un film américain est intitulé «La vie, l'amour, les vaches». Votre film à vous ne pourrait-il pas être titré: «La vie, les montres, les vaches»?
Et l'amour aussi. J'ai la chance d'avoir les quatre!
Le Nouvelliste |