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DÉONTOLOGIE : Du bon usage des rumeurs
 
Le 06-10-2008
de Business Montres & Joaillerie

Lundi, quelques rumeurs (prudemment présentées par Business Montres comme « Info ou intox ? »
ont rapidement fait le tour du microcosme horloger.
Un bilan provisoire après quelques jours de maturation médiatique…

Faut-il ou non publier des informations qui ne sont encore que rumeurs, voire des intoxications ? Cette question déontologique est loin d’être tranchée.

► Une négation absolue condamne à ne publier que des communiqués officiels et des témoignages « autorisés » et validés par les protagonistes : c’est une règle que je m’impose pour les interviews formelles, qui engage la parole de l’interlocuteur et parfois l’avenir de son entreprise. Avouons que la vie serait triste s’il n’y avait que des communications « autorisées », dans la désespérante langue de bois – au mieux, parlons de langue de coton – des entreprises.

► Publier sans contrôle n’importe quelle rumeur n’est pas non plus une solution, tant des informations « sauvages » peuvent causer de dégâts dans une communauté en surtension permanente. L’expérience montre que mêmes les classiques blagues journalistiques de Premier Avril sont à manier avec précaution : cette année, l’annonce par Business Montres du recrutement de Max Busser par Patek Philippe a dû être ici même officiellement démentie, à deux reprises, tellement le mundillo horloger avait pu la prendre au sérieux !

► La vérité est sans doute ailleurs. Disons qu’il y a des rumeurs qui méritent qu’on les rapporte, et d’autres qui ne relèvent que de la manipulation médiatique ou du ragot pur et simple, avec, entre les deux, de multiples nuances qui courent de la vraie fausse information à la fausse vraie information.

Affaire d’appréciation et d’expérience professionnelle, chacun engageant ici sa réputation dans un exercice difficile qui peut tourner à la débâcle : en annonçant prématurément la vente de Hublot et de Girard-Perregaux à un groupe de luxe, Business Montres s’est trompé, non sur la vente – effective dans les jours ou les semaines qui ont suivi – mais sur un des acheteurs (respectivement LVMH et PPR).
L’information Hublot était donc vraie à 50 % (la vente) et fausse à 50 % (achat attribué à PPR) : verre vide ou verre plein ? C’est ce que j’appelle les « risques du métier » : j’assume et je considère que c’est le prix à payer, le défaut rédhibitoire étant de se tromper tout le temps sur tous les sujets.

En revanche, quand Business Montres révèle ou dévoile, longtemps avant les communiqués officiels, des informations comme le rachat d’Antiquorum par les Japonais, le putsch anti-Patrizzi, la revente aux Hongkongais, puis aux Américains et enfin à de nouveaux Américains, il me semble de mon devoir de journaliste de ne pas attendre les communiqués officiels. La longue liste des scoops publiés par Business Montres vaut ici certificat de respect déontologique.

Ceci posé, revenons un instant aux « rumeurs » de lundi dernier.

► Villemont ? L’arrivée d’un auditeur, Jacques-Philippe Auriol, a suivi l’annonce par Business Montres. Pour le compte de Richemont ? L’histoire le dira, mais il y a du nouvel actionnariat dans l’air. Donc, info à 80 % et possible faux sens (erreur d’interprétation, et non contresens) à 20 %.

► DeWitt ? L’information est confirmée, avec la reprise en main du marketing, de la communication et d’une part significative du commercial par un membre de la famille de Jérôme DeWitt. Donc, à ce jour, info à 100 %.

► Louis Vuitton ? Le retour de la marque sur les bassins de l’America’s Cup a été confirmé dans la matinée de lundi, mais uniquement dans les bassins d’Auckland (et non dans la Coupe elle-même), avec les deux Class America de la 32e America’s Cup (ceux de Team New Zealand) et les équipages des différents syndicats. Un coup très finement joué par Louis Vuitton, qui a peut-être ici carrément « sauvé » une épreuve naufragée dans les prétoires de la justice américaine. Donc, info à 80 % et possible erreur d’interprétation (faux-sens) à 20 %.

► Peace Mark (groupe) et Peace Mark (Europe) ? La question du rachat de Sincere est loin d’être tranchée et le dossier Peace Mark continue à se négocier âprement dans les coulisses du grand théâtre économique hongkongais. Il est aujourd’hui impossible de trancher entre info et intox tellement la situation est mouvante. On remarquera seulement que cette situation s’est subitement calmée. Donc, non cotation.

► Au total, 87 % d’excellentes informations contre 13 % d’informations moins « béton », pas vraiment « vraies », mais pas fausses non plus. Le bilan est largement positif : pour moi, ça valait le coup de publier !

 



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