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Les orientations intéressantes de la semaine horlogère, ce qui se raconte dans les vallées, ce qui fait sens pour comprendre l'avenir et ce qui fait sourire pour bien commencer la semaine : à chacun selon ses goûts et ses plaisirs !
••••• L’événement de la semaine sera bien évidemment le lancement, jeudi 25 septembre, au Maxim’s de Genève, du trimestriel Revolution, édité en français par le groupe Edipresse et conçu comme un « déclencheur de pulsions mécaniques ». Le gratin de la profession est convoqué sous le signe de l'Etoile rouge, mais le char d’assaut « révolutionnaire » qui aurait dû animer la rue Thalberg avant le dîner-spectacle a été prudemment décommandé. Non seulement l’armée n’a pas actuellement une grosse cote dans l’opinion publique suisse et ça aurait fait désordre en pleine ville, mais les événements internationaux (Afghanistan, Irak, Géorgie, Pakistan, etc.) ne poussent pas à l’ironie militaro-parodique…
Précision utile : l'image post-stalinienne ci-contre est sans doute très new-glam-révo, mais, contrairement aux apparences, ce n'est pas la Une du premier numéro de Revolution : vous voyez bien qu'il manque des grosses montres photoshopées aux poignets de ces jeunes filles ! (publicité signée RSCG et repérée dans un magazine tchèque)...
••••• Le petit monde des fournisseurs est actuellement agité par une affaire de rétrocommissions qui semble repousser très loin les limites (immorales, certes, mais banalisées) des pratiques dans ce domaine : un bon de commande contre un dessous-de-table, un grand classique de l'industrie horlogère (sauf au sein du Swatch Group, où la présidence surveille de trop près chaque facture pour laisser la moindre chance aux corrompus). Il s’agit cette fois d’un donneur d’ordres haut placé dans le management d’un manufacture et apparemment coutumier du fait depuis de nombreuses années (les langues se délient vite). Il aurait dépassé les bornes en exigeant toujours plus et toujours plus vite, alors même que les fournisseurs qu’il rackettait n’avaient pas encore été payés pour les travaux ainsi rétrocommissionnés « sous les sapins », via un compte bancaire offshore. Apparemment, ce ne sont pas les deux Porsche acquises avec l'argent de la corruption qui ont choqué les rançonnés, mais les propos insultants et les chantages blessants qui ont accompagné l’extorsion des fonds. Une avocate est sur le coup et l’affaire pourrait remonter jusqu’à l’état-major de l’actionnaire…
••••• Affaire Peace Mark : on semble entrer dans la dernière ligne droite de l’opération de reprise par un investisseur, qui se présenterait comme « non hostile ». Dès cette semaine, le jeu devrait se calmer, malgré la démission de Tay Liam Wee, l’ancien patron de Sincere Watch, qui était devenu directeur non-exécutif de Peace Mark et qui quitte le navire en raison de désaccords persistants avec les directeurs exécutifs. En tout cas, pour l’instant, les intérêts européens de Peace Mark (marques, réseaux) semblent à l'abri d'une liquidation, comme le bruit en avait couru…
••••• Il sera beaucoup question de communication horlogère aux prochaines Journées internationales du marketing horloger (la Chaux-de-Fonds, 27 novembre prochain) : après une intervention sur « La blogosphère » de Joël Grandjean (agence TàG Press et Journal suisse d’horlogerie), une table ronde réunira Jean-Philippe Arm (Watch Around), Peter Braun (Armbanduhren, Allemagne), Pierre Maillard (Europa Star), Eric Othenin-Girard (Movment), Didier Praedervand (Montres Passion), avec Grégory Pons (Business Montres et Worldtempus) pour animer ce plateau. En quelque sorte, des « Etats généraux de la presse écrite horlogère », qui seraient une première …
••••• Yves Carcelle, le président de Louis Vuitton, qui inaugurait récemment ses nouveaux ateliers horlogers à La Chaux-de-Fonds, n’a pas caché qu’il mettait au point ses propres mouvements de montres. Dans un premier temps, il s’agira de modules sur des bases classiques, mais la mise en point de mouvements purement Louis Vuitton construits et assemblés in-house est largement avancée. De quoi alimenter une chaîne de points de vente horlogers qui compte déjà 180 comptoirs dans les 712 boutiques Louis Vuitton à travers le monde : en Chine (25 boutiques pour l’instant), chaque nouvelle boutique compte désormais son corner horloger. A terme, Louis Vuitton devrait ainsi devenir la plus verticalisée des manufactures horlogères : contrôle total de sa distribution (« Seul Louis Vuitton vend Louis Vuitton ») et de la production (ce sera bientôt « Seul Louis Vuitton calibre Louis Vuitton »)…
••••• Roland Ray, éditeur de Heure Suisse, du Journal suisse d’horlogerie et de L’année horlogère (groupe Promoedition) est toujours à la recherche d’un « patron » pour son pôle éditorial horloger, qu’il souhaite reformater en fonction de la prochaine déflation des budgets publicitaires réservés à la presse spécialisée et de l’évolution d’une demande d’informations horlogères de plus en plus orientée vers Internet…
••••• Pour sa vente de novembre, la première qu’il proposera avec son concept « zéro commission », Osvaldo Patrizzi dispersera non pas 800 montres (comme annoncé), mais bien 1 100 pièces, pour lesquelles il vient d’obtenir des autorités européennes la confirmation que les lots vendus à Genève à des ressortissants de l’Union européenne seront exemptés de TVA. Soit un « zéro commission » intégral (seuls les enchérisseurs suisses paieront cette TVA, les étrangers extra-communautaires en étant dispensés)…
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