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MÉDIAS HORLOGERS : ça commence à bouger!
 
Le 06-10-2008
de Business Montres & Joaillerie

Le lancement récent de Revolution va-t-il dynamiser le secteur de l’information horlogère ?
Il pousse en tout cas tout le monde à se creuser les méninges...
Deux initiatives intéressantes à suivre, dans un secteur déstabilisé par une crise du luxe que tout annonce très sévère.

• GMT- Great Magazine of Timepieces trouve son salut dans la multiplication des ses ancrages internationaux (Hong Kong, Singapour, Kuala Lumpur : trois éditions XXL, avec une localisation des contenus éditoriaux), sans pour autant renoncer à l’extension de son réseau européen (Roumanie, par un couplage remarqué de l’édition XXL et de l’édition locale de Elle) et à ses déclinaisons thématiques (GMT Lady).

Le vrai test sera l’édition XXL lancée sur le marché français : 15 000 exemplaires, avec une diffusion qualifiée chez les détaillants haut de gamme (Paris, Monaco, Courchevel, Cannes, Lyon, Saint-Tropez, Deauville), sur les salons horlogers de référence et dans les maisons d’enchères (l’accord avec Christie’s est ici stratégique, puisqu’il s’étend aux 40 filiales du groupe Christie’s dans le monde et aux clients horlogers de Christie’s).
Seule question : le marché français peut-il absorber un cinquième titre horloger (voire septième ou huitième selon les sources), alors qu'il est déjà saturé par les suppléments qui sont une vraie spécialité hexagonale (Le Figaro, Le Monde, Libération, L'Express, Les Echos, L'Equipe Magazine, etc. ?

GMT- Great Magazine of Timepieces reste le magazine préféré du réseau presse en Suisse (n° 1 de la diffusion des revues horlogères) et plus généralement du réseau horloger dans le monde, où quelques détaillants leaders (deBoulle au Texas, Les Ambassadeurs Genève) confient au titre leur promotion (éditions spéciales).

Le seul doute dans ce choix stratégique d’un développement international vient d’une équation économique exclusivement centrée sur la contribution publicitaire des marques. Si cette pression publicitaire reste justifiée sur les nouveaux marchés asiatiques, elle devrait se moduler sur les marchés avancés, notamment en Europe (les marques prévoient une chute de 30 % des budgets alloués aux magazines horlogers spécialisés – le print en jargon pubard).
Eternel dilemme de tout éditeur horloger : vendre son titre aux annonceurs ou vendre ses contenus aux lecteurs ? De l’avis de tous les experts, économiquement dfépassé et rédactionnellement décrédibilisé, le business model purement publicitaire a du plomb dans l’aile…

• The Watch Avenue témoigne d’une nouvelle génération de portails horlogers : esthétique très agréable (ligne claire), innovations graphiques intéressantes (écran d’accueil, « First Avenue » des boutiques de marques, kiosque, cinéma, etc.), circulation aisée et particulièrement « lisible » (ci-dessus : la guide en forme d'avatar féminin, assez jolie quoiqu’un peu crispante) et, surtout, contenus éditoriaux dignes de ce nom (ils sont confiés à Christophe Roulet, qui tient déjà la plume du journal de la Fondation de la Haute horlogerie).

L’initiative de ce portail – qui bénéficie déjà du soutien de belles marques (Chanel, Piaget, TAG Heuer, Hublot, Raymond Weil, etc.) et, semble-t-il de la Fondation de la HH – revient aux animateurs de Temps International (Christian Llaval), qui réalise notamment le supplément européen Watch Your Time (deux millions d’exemplaires dans cinq pays), avec Le Monde en France, comme on le remarque assez peu finement dans les mains de l’avatar.

Le positionnement est d’autant plus intéressant qu’il s’appuie à la fois sur les marques, sur la Fondation de la haute horlogerie, sur quelques médias (dont Europa Star) et sur des compétences rédactionnelles incontestées. Soit une intervention transversale qui permet de jouer sur plusieurs compartiments du jeu.

Seul oubli (et sans doute seule faiblesse) dans ce dispositif : le lecteur (internaute, amateur, client, peu importe son nom), évacué d’un site dépourvu de la moindre interactivité, avec un « watch selector » particulièrement sommaire et peu convaincant. C’est pourtant cette interface marque/public qui reste l’enjeu stratégique essentiel des nouveaux médias horlogers…

• Ces deux initiatives positives rendent encore un peu plus triste la dernière taquinerie de Montres Passion, qui décernera son prix de la Montre de l’année à Paris, le soir même où GMT tiendra sa grande soirée annuelle à Genève. Casse-tête pour les managers horlogers : steack-frites ou fondue ? D'autant que les deux titres ne ménagent pas leurs efforts pour attirer les uns et les autres...
Parasitage ou hasard du calendrier ? Ce n’est pas en multipliant les croche-pieds que les médias horlogers s’en tireront…

 



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