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• Un revenant sur la scène horlogère et une renaissance : Maxime van der Bauwede se relance avec une nouvelle collection féminine (Labyrinthe, ci-contre), toujours sous la marque Van der Bauwede, qu’il a semble-t-il pu sauver de la débâcle. Un réseau est en cours de reconstitution. Précision sur cette montre Labyrinthe, qui mise sur une joaillerie ludique : trois saphirs se promènent en liberté sur le cadran, le long de « murets » construits en dédale…
• La pression monte pour ce qui concerne une vaste affaire de rétrocommissions versées aux acheteurs ripoux de l’industrie horlogère. C’était un grand sujet de conversation pendant les Fêtes des vendanges et dans les bistrots des vallées. Les langues se délient, dans le style « Ah bon, toi aussi ? ». Il s’établit une cote officieuse des donneurs d’ordre, qui tient compte à la fois des exigences (de la caisse de champagne à répétition au compte offshore à numéro) et des « délais de paiement » imposés aux fournisseurs ainsi rackettés (du plus exigeant au moins pressé). Surprise : les plus gourmands ne sont pas les donneurs d’ordre des marques indépendantes, quoiqu’ils manipulent des volumes d’achats importants, mais ceux des groupes de luxe. Information amusante recueillie chez Richemont : pour éviter ces phénomènes de corruption (assez classiques dans toutes les industries), on avait procédé à une rotation régulière des postes d’acheteurs, à peu près tous les deux ans, histoire de décourager la mise en place d’un système mafieux. Les plaintes discrètes des fournisseurs ont ralenti ce turnover : les acheteurs étaient d’autant plus gourmands de rétrocommissions qu’ils se savaient en situation précaire !
• Les horlogers « bâlois » se frottent les mains. Toutes ces dernières années, pour cause de SIHH, Baselworld se vidait de ses détaillants haut de gamme et de ses journalistes dès le dimanche soir, au profit des festivités genevoises où ils étaient invités. Cette année, Baselworld va vraiment durer dix jours, ni les détaillants, ni les journalistes n’étant tenus d’en repartir aussi vite. D’où des agendas moins stressants pour tout le monde, des rendez-vous plus intéressants, des visites de marques plus approfondies, des soirées bâloises mieux réparties dans le temps (pourvu que le printemps soit de la partie) et – hélas ! – des nuits plus nombreuses dans l’inconfort de péniches toujours dépourvues de liaisons Internet. Du coup, les marques « genevoises » (notamment le groupe Franck Muller) préparent un programme post-Bâle de « relaxation », qui ressemble furieusement à une séance de rattrapage pour ceux qui auraient raté le WPHH de janvier…
• Les informations pleuvent à propos du marché gris, qui n’a jamais été aussi florissant : ce ne sont plus seulement des stocks de marques disparues qui menacent de déferler sur le marché, mais des lots de pièces de marques réputées, récemment rapatriées du Japon où elles étaient restées sous douane. Pour l’instant, les « nettoyeurs » (officiellement, on parle de déstockeurs) hésitent à laisser filer ces lots sur les réseaux parallèles européens, qui s’en trouveraient clairement déstabilisés, mais…
• L’affaire Peace Mark devrait connaître sous peu son dénouement, avec quelques changements par rapport à ce qui a pu être annoncé ici même la semaine dernière : la dislocation du groupe semble plutôt à l’ordre du jour, le milliardaire chinois évoqué lundi dernier n’ayant pas la fibre industrielle…
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