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VICTIMES COLLATÉRALES : 8, 10 ou 12 ? Ou pire ?
 
Le 16-10-2008
de Business Montres & Joaillerie

Le pari est risqué, mais il court dans les coulisses de l’industrie horlogère, avec des enjeux non négligeables : combien de CEO en poste début septembre auront quitté la scène quand s’ouvriront
les portes de Baselworld ?
A la Bourse des valeurs présidentielles, certains actifs sont nettement dépréciés...


La crise de la spéculation financière a évidemment des répercussions immédiates dans l’économie réelle, mais la crise de la croissance horlogère était largement entamée bien avant les récentes « semaines noires » des bourses occidentales [voir les news alarmantes de Business Montres de septembre] .

L’impact sur l’industrie horlogère étant désormais admis et anticipé, quelles conséquences aura-t-il sur les marques et les manufactures ? D’abord, des effets directs sur la capitalisation des groupes : Nicolas Hayek lui-même admet avoir personnellement perdu quelques centaines de millions de francs suisses dans la décote brutale des actions de son groupe (à peu près 50 % de chute depuis janvier dernier) ; ni Richemont (- 40 %), ni LVMH, ni Bvlgari n’ont vraiment mieux résisté.

Le credit crunch affecte également les indépendants, en asséchant les trésoreries [sans parler du spectaculaire grignotage des « réserves » investies en fonds spéculatifs] et en persuadant bon nombre d’investisseurs de quitter les tours de table où ils avaient mis quelques billes.

Ce « détricotage » de certains tours de table a cependant un effet collatéral positif : l’entrée en scène de nouveaux intervenants, devenus « liquides » pour s’être dégagés de positions spéculatives dans d’autres branches de l’économie et soucieux de placer quelques millions dans des entreprises horlogères certes à risques, mais aussi plus amusantes que la spéculation sur le cuivre ou le ciment. On verra, à terme, si ce « retricotage » des tours de table par des acteurs modérément passionnés a été bénéfique pour l’industrie.

Côté fournisseurs, l’optimisme d’hier n’est plus du tout de mise. On vit aujourd’hui sur la lancée des commandes de fin d’année, mais on commence à découvrir des plages de « chômage technique » dans certains ateliers et des appels désespérés aux directeurs de production pour « faire tourner » des machines toutes neuves qui venaient d’être livrées…

Les conséquences les plus immédiatement sensibles de la crise spéculative seront cependant personnelles. Le premier avertissement a été donné par l’actionnaire de Richemont, qui a promis que des têtes allaient tomber : stupeur et tremblements entre Genève, Paris et Hambourg. Côté LVMH, on en est à chercher des points de chute honorables pour que certains futurs « parachutés » – et donc leurs marques – ne perdent pas la face. Peu d’informations filtrent de l’état-major biennois, où MM. Hayek Senior et Junior ont le doigt sur le bouton du siège éjectable, mais plusieurs noms circulent en coulisses, la « crise » étant un prétexte rêvé pour procéder à des changements de fauteuils présidentiels. Chez les indépendants, le jeu des chaises musicales devrait également laisser sur le sable quelques managers de premier plan. Les départs « volontaires » et les purges ont d’ailleurs commencé [relire les récentes informations de Business Montres à ce sujet].

Les paris sont donc ouverts : d’ici à Baselworld, huit, dix, douze CEO débarqués ? Les parieurs sont des « influenceurs » de l’industrie, des fournisseurs de référence, des experts en marketing, des journalistes ou même des CEO. Les plus pessimistes parient sur une vingtaine de « victimes collatérales ». Les plus modérés n’en voient que cinq ou six à leur compteur. Les paris ne concernent pas les directeurs généraux, qui ne manqueront pas, eux aussi, de prendre part à cette valse des managers. L’enjeu des paris peut varier selon les comptoirs devant lesquels ils sont pris : zincs loclois, tables à gibier chaudefonnières, bistrots biennois, bars à vins neuchâtelois ou lounges genevois…

Pour l’instant, en prenant pour strict critère ceux qui étaient en place au 1er septembre 2009, un seul volatile présidentiel au tableau de chasse : Olivier Müller, qui devrait quitter Villemont dans les semaines qui viennent, en même temps qu’une partie de son équipe [révélation Business Montres du 13 octobre] .

D’autres suivront. Immanquablement ! Business Montres vous racontera la suite, en s’interdisant [autant que possible, ce n’est pas toujours évident] de pratiquer le petit jeu des manipulations, intoxications et désinformations qui visent à déstabiliser une équipe en immolant à l’avance son manager sur l’autel de la crise…

 



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