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Même la concurrence doit l'admettre: «Chaque nouvelle montre de François-Paul Journe constitue un événement en soi», déclare un de ses homologues genevois. A tel point que l'horloger indépendant, spécialisé dans les complications, truste depuis plusieurs années les prix. Alors, lorsque le plus genevois des horlogers marseillais indique qu'il est en train de travailler sur un chronographe, et de surcroît inédit, les collectionneurs et amateurs horlogers en frémissent d'avance. Et, contrairement à une idée largement répandue, fabriquer une telle montre s'avère aussi ardu voire encore davantage qu'un tourbillon, pourtant considéré comme la reine des complications. Une idée qui lui trotte dans l'esprit depuis une quinzaine d'années.
Deux millions à Genève
En attendant la sortie de cette nouvelle montre (prévue pour avril), Montres F.P. Journe peut se targuer d'un exercice de haut vol l'an passé. «La production a nettement augmenté, passant de 706 pièces en 2005 à 850 garde-temps en 2006», confie le fondateur et propriétaire. Mais pour François-Paul Journe, là ne réside pas l'essentiel et il n'accorde pas beaucoup d'importance aux chiffres, préférant se consacrer à l'horlogerie. Selon nos estimations, le chiffre d'affaires a désormais dépassé la barre des trente millions de francs.
La manufacture Journe, sise à la rue de l'Arquebuse, emploie désormais 80 personnes. La moitié du bâtiment subit actuellement un lifting, afin de mieux présenter les collections. François-Paul Journe n'exclut pas un jour de surélever d'un étage l'immeuble afin de pouvoir répondre à la croissance de la demande. Intronisé chevalier des arts et lettres au printemps 2006 par le ministère français de la culture, François-Paul Journe va ouvrir ce mois encore une boutique en propre à la place Longemalle à Genève. Coût de l'investissement: quelque deux millions. Une autre boutique, en franchise cette fois-ci, verra le jour encore cette année à Boca Raton, en Floride. Ce qui portera à quatre le nombre de magasins à travers le monde.
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