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La police israélienne a résolu le mystère du cambriolage du Musée d'art islamique de Jérusalem, en avril 1983 : c’est au cours de ce vol que la fameuse montre « Marie-Antoinette » d’Abraham-Louis Breguet avait disparu…
Ce cambriolage d’avril 1983 est un des plus spectaculaires de toute l’histoire d’Israël : le butin avait été estimé à 40 millions d’euros ! Les premières montres volées (une centaine avaient disparu) semblent avoir refait surface en 2006, quand une avocate de Tel-Aviv a pris contact avec le Musée d'art islamique pour le rachat d’une partie des pièces volées. Sans avertir la police, le Musée a entamé une négociation avec cette avocate pour la restitution de ces quarante montres, moyennant 150 000 shekels (30 000 euros, 42 000 francs suisses).
Quelques indiscrétions ayant permis à la police de découvrir cette transaction, une enquête a été relancée en juin 2007. Elle devait aboutir, dans un premier temps, à la découverte d’un entrepôt situé à Jérusalem, où les montres avaient été mises à l’abri pendant vingt-cinq ans. En novembre, le voleur était identifié : Neeman Lidor, un des plus fameux cambrioleurs des années 1970 et qui agissait plus souvent en Europe. Il avait conservé les montres jusqu'à sa mort, en 2004.
En janvier 2008, la famille Lidor devait remettre des documents sur les comptes en banque que possédait Neeman en Europe. Un mois plus tard, la police israélienne découvrait que Lidor détenait un coffre-fort en Hollande. Treize montres supplémentaires y étaient découvertes, dont la célébrissime « Marie Antoinette » (ci-dessus), réalisée au XVIIIe siècle par Abraham Louis Breguet en personne. Elle est répertoriée comme Breguet n° 160, commandée en 1783 et livrée en 1802, après la mort de la souveraine : Business Montres du 11 novembre 2007).
Nicolas Hayek (Swatch Group), désespérant de jamais retrouver cette montre mythique, avait de son côté lancé un projet de réplique, qui devait aboutir, non sans de multiples difficultés, à la présentation d'une pièce Marie-Antoinette II au printemps 2008, soit peu après la réapparition de la pièce originale [ce qui avait provoqué des commentaires désobligeants sur une possible « opération marketing » montée par Breguet]...
Poursuivant son enquête, la police devait saisir en mai 2008 vingt-six nouvelles montres volées, dont six provenaient des collections du Musée d'art islamique.
La veuve du principal « suspect » de ce cambriolage, Neeman Lidor, vit aux Etats-Unis depuis une trentaine d’années. L’avocate qui a négocié la restitution était sa représentante en Israël. Selon Yael Ancri (Israël Actualités), une cinquantaine de montres manquent toujours à l’appel. La police serait sur les traces de deux autres suspects, qu’elle soupçonne d’être toujours en possession des pièces disparues…
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