Baselworld

Redoutable femme d’affaires, Paris Hilton risque d’effacer les ambassadrices des autres marques, réunies pendant une semaine au Salon mondial de l'horlogerie et de la bijouterie

Paris à Bâle!

La célèbre héritière des hôtels Hilton sera la véritable star de la foire horlogère Baselworld 2007, qui ouvre ses portes demain. Personnalité mondiale la plus exposée médiatiquement, Paris Hilton effacera les ambassadrices des plus grands horlogers (comme le mannequin Natalia Vodianova pour Calvin Klein, ou Xenia Tchoumitcheva pour Candino) en apparaissant samedi pour promouvoir sa propre marque, commercialisée par la société américaine Parlux. Un événement qui peut friser l’émeute, malgré toutes les précautions prises.

Cocktail VIP

L’événement mondain sera constitué d’un cocktail VIP tenu sous la tente centrale de la Messeplatz. Paris Hilton (26 ans) arrivera vendredi pour repartir dimanche. Mais le secret sur ses deux nuits reste bien gardé, même si avec son sauna et sa piscine, le Hilton Basel Hotel paraît tout désigné pour abriter la star dans une suite, à 20 minutes de l’aéroport. «Nous voulons éviter les paparazzi», souligne son service de presse.

La blonde maligne lâchera-t-elle «It’s hot», son expression favorite devenue une marque déposée, lors de la séance d’autographe prévue samedi après-midi? Paris Hilton passera par le stand Parlux de la halle 4 pour lancer sa nouvelle collection estampillée Paris Hilton Watches. Ses modèles Swiss made sont alimentés par des mouvements ETA (une entreprise de Swatch Group) à quartz ou automatique. En or incrusté de diamants, ils valent 100 000 dollars en édition limitée, mais pour les fans moins fortunés, il existe des modèles dont les prix oscillent entre 85 dollars et 200 dollars. Les premières collections ont été développées avec Pascal Savoy, un vétéran horloger qui a passé par Hublot et Baume & Mercier.

Parfums, boîtes de nuit, téléphones portables. . .

Les montres ne sont pas le seul atout marketing de Paris Hilton, qui affirme trouver «ennuyeux de parler d’argent». Cette redoutable femme d’affaires ouvre à tour de bras des boîtes de nuits baptisées Club Paris. Elle possède ses parfums Paris Hilton, Just Me et Heiress, commercialisé en 2004 par la maison Parlux Fragrances, ainsi que ses téléphones portables Paris Hilton’s Diamond Quest, ses bijoux, ses sacs à main… L’an dernier, elle a lancé son CD «Paris» sur son propre label, Paris Hilton Records. Elle a signé des partenariats publicitaires avec Burger King ou YouTube, monnaie sa présence à des fêtes ou des événements… Héritière d’un empire estimé à 6 milliards de dollars, elle encaisse des droits sur ses deux livres et… 5% sur les profits des hôtels Hilton!

Les bons comptes d’une blonde
Si une blonde fait mentir sa chevelure, c’est bien Paris Hilton! La riche héritière va tirer à elle la couverture médiatique du Salon bâlois de l'horlogerie et de la bijouterie. Avec sa marque américaine qui doit tout au marketing, elle écrasera les créateurs qui ne peuvent pas se payer les longues jambes d’une infatigable jet-setteuse de 1 m 73. Mais les marques suisses ne peuvent pas lui jeter la pierre, elles qui sont prises à leur propre jeu, d’autant que le salon profitera de son impact planétaire.

Pour vendre une montre aujourd’hui, il faut procurer de l’émotion. Omega l’a compris depuis douze ans: le fleuron de Swatch Group se pavane avec des stars comme George Clooney et Nicole Kidman, qui ont rejoint Michael Schumacher et Cindy Crawford. Sans ambassadeurs dans leurs vitrines, les marques peinent à défendre leur identité. Candino ne vous dit peut-être rien, mais avec Xenia Tchoumitcheva, cette marque biennoise vieille de 60 ans prend un sacré coup de jeune!

C’est le jeu du Baselworld et du SIHH: comment s’extraire de la masse des exposants? A Bâle, ils seront 2100 à s’agiter après la coupure du ruban par la présidente du Gouvernement bâlois, Eva Herzigova. Pardon! Eva Herzog… Les stands valent le prix d’une villa et les cartons d’invitation débordent d’excentricité, mais rien ne vaut la présence d’une star.

Là où Paris Hilton se révèle une formidable femme d’affaires, c’est qu’elle roule pour sa propre marque. Tout ce qu’elle touche rapporte de l’or, même le film porno «1 Night in Paris» diffusé à son insu, avec 400 000 dollars versés à des œuvres caritatives. Son reality show «The Simple Life» lui rapporte entre 3 et 4,5 millions de dollars par saison et elle a lancé son CD «Paris» sur son propre label. De là à penser que les brunes comptent pour des prunes…

Le Matin