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Selon les analystes de JP Morgan qui anticipent un recul de 4% des ventes mondiales du secteur en 2009, le marché du luxe pourrait connaître une contraction historique l'an prochain en raison de la crise.
Le marché du luxe pourrait connaître une contraction historique l'an prochain en raison de la crise, selon les analystes de JP Morgan qui anticipent un recul de 4% des ventes mondiales du secteur en 2009.
"Le mois d'octobre a constitué un point de rupture pour les ventes du luxe. Tous les marchés traditionnels ont fortement baissé et, en Asie hors Japon, des signes de décélération sont apparus, excepté en Chine", soulignent les analystes dans une note publiée mardi, évoquant aussi un fort ralentissement dans les autres pays émergents.
Ils anticipent maintenant un recul de 4% (en termes organiques) des ventes mondiales en 2009, alors que durant la précédente crise des années 2001-2003, elles avaient progressé, en moyenne, d'environ 2%.
L'an prochain, un fort recul des marchés américains, japonais et européens, une décélération de la croissance dans les marchés émergents (à environ 2%, au lieu de 15% à 25%) et un tassement en Asie, avec une croissance ralentie à 10% en Chine (au lieu des 30%-40% observés jusqu'ici) devraient, selon JP Morgan, se traduire par une contraction sans précédent du marché mondial du luxe.
Ce recul devrait, sans surprise, peser sur le résultat opérationnel des groupes du secteur l'an prochain, avec cependant un amortissement provenant de l'évolution des taux de change, en particulier du yen face à l'euro.
Les effets bénéfiques de la reprise du dollar et du yen face à l'euro - si les parités se maintiennent à leurs niveaux actuels - devraient cependant varier en fonction de la politique de couverture (instruments, taux) choisie.
Sur ce point, estime JP Morgan, les groupes ne se couvrant pas du tout, comme Swatch, devraient bénéficier à plein du mouvement des changes, suivis par ceux qui, comme LVMH, ont recours à des options, et enfin par ceux qui ont opté pour des contrats futures comme PPR, Richemont ou Bulgari) qui verront - en partie - les bénéfices de ces couvertures reportés à 2010.
JP Morgan, qui a abaissé de 11% à 30% ses prévisions de résultat opérationnel 2009 pour les groupes européens a, dans la foulée, révisé à la baisse ses objectifs de cours sur Bulgari à 4,60 euros (contre 5,10 euros), Burberry à 290 pence (contre 330), Christian Dior à 50 euros (contre 81), Hermès International à 53 euros (contre 54), LVMH à 58 euros (contre 67), Richemont à 29 FS (contre 33) et Swatch Group à 180 FS (contre 251).
Pascale Denis, édité par Jacques Poznanski
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