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Laurent Picciotto a répondu à l’invitation d’abc-luxe, l’occasion d’échanger avec lui sur sa passion des belles montres.
Laurent Picciotto vient également de lancer son site Internet www.chronopassion.fr, réalisé par WebO', webagency d'abc-luxe. Un très beau showroom en ligne, vitrine de pièces d’exception proposées dans son magasin situé rue Saint-Honoré à Paris. A visiter de toute urgence.
D’où vient cette passion pour les montres ?
Je la tiens de mon père, grand collectionneur, voire même accumulateur de montres. J’avais à peine 10 ans lorsqu’il m’emmenait dans les boutiques de montres de l’époque. Dès mon plus jeune âge j’ai donc assisté à des acquisitions de pièces incroyables et développé une certaine sensibilité à cet univers.
Comment votre passion est-elle devenue votre métier ?
J’ai exercé différents métiers avant de trouver ma voie. En tant qu’amateur, j’ai réalisé qu’aucune boutique sur le marché ne répondait à mes attentes : une offre pointue et multimarques. C’est dans cet état d’esprit que j’ai créé Chronopassion en 1988. Dès le départ j’ai souhaité mettre l’accent sur la dimension émotionnelle de ces objets et non sur l’aspect strictement commercial. L’objectif de Chronopassion consiste avant tout à susciter de l’émotion auprès des amateurs de belles montres.
Comment sélectionnez-vous vos pièces ?
La pièce doit être rare et techniquement compliquée. La vocation de Chronopassion est de réunir en un seul lieu ce qui semble être la quintessence de l’horlogerie particulière, même si cela est évidemment subjectif. La marque n’est donc absolument pas un élément déterminant. Il s’agit parfois de maisons horlogères encore inconnues, mais aux pièces remarquables. Nous avons ainsi concouru à la révélation de nouvelles marques, suisses pour la plupart, qui ont depuis, fait leur chemin.
Il nous arrive aussi d’avoir une implication beaucoup plus poussée et de participer au financement de projets horlogers innovants. Pour ne citer qu’un exemple, il y a environ 7 ans, nous avons soutenu Richard Mille qui est devenu la référence que vous connaissez. C’est donc avant tout une aventure humaine et j’ai parfois l’agréable impression d’être un vendeur de jouets… de luxe ! Grâce à cette rigueur et cette volonté d’excellence depuis 20 ans, nous bénéficions aujourd’hui d’une réputation de découvreur marginal. Les collectionneurs, comme les amateurs, savent qu’ils trouveront chez nous des pièces exceptionnelles qui ne sont vendues nul part ailleurs. Nous sommes des vendeurs, principalement de haute couture et non de prêt-à-porter.
Vous proposez toutefois quelques marques très connues ?
C’est vrai ! Ou des pièces très spécifiques, produites en édition limitée ou que nous élaborons avec eux. (Cf. « Les collaborations Chronopassion »)
Vous lancez votre site internet. Dans quel état d’esprit avez-vous mené ce projet ?
Si l’on dresse un panorama des sites existants dans le domaine de la haute horlogerie actuellement, on distingue deux catégories : les sites des détaillants et ceux des marques. Ces derniers sont souvent de grande qualité car ils disposent de gros moyens. Du côté des revendeurs, le constat est plus mitigé. Bien que la majorité d’entre eux aient mis en place une interface sur le web, ils utilisent généralement les mêmes photos que les marques, y ajoutent quelques informations techniques et renvoient finalement vers le site de la marque concernée. Or, je pense que les détaillants sont justement le point clé dans la chaîne de commercialisation des montres, d’où l’importance de valoriser cette activité à travers un site Internet de qualité. C’est ce que nous avons tenté de mettre en place.
Que peuvent trouver les internautes sur votre site ?
L’objectif initial visait à donner accès à un large panel représentatif du grand nombres de pièces d’exceptions que nous proposons en boutique et ce, à toute heure du jour et de la nuit. Chronopassion tient à respecter l’idée de représentation confidentielle. J’ai donc personnellement échantillonné quelques modèles à l’image de notre différence. Il s’agit essentiellement de séries limitées ou de modèles emblématiques. Les internautes ont accès à des informations tels que le prix, mais aussi la disponibilité des modèles afin de ne pas perdre l’émotion suscitée par leur découverte sur notre interface. Le futur acheteur dispose ainsi de toutes les informations nécessaires dans sa décision d’achat. Nous avons également réalisé des vidéos pour décrire les points forts de chaque modèle, sans que cela ne prenne pour autant des allures de conférence. Etant donné la complexité et le temps que demande cette particularité, nous n’ajouterons qu’une vingtaine de montres par an sur le site. De plus, nous ne souhaitons présenter que ce qui est vraiment nouveau. En clair, ce site est l’extension de notre vitrine sur le net et représente exactement l’état d’esprit de notre boutique, ainsi que le type de sélection.
Pourquoi le choix de la vidéo ?
L’idée est évidemment de susciter l’envie chez les clients potentiels de venir nous voir. Il est vrai que les photos parlent déjà d’elles-mêmes, mais la vidéo vient renforcer l’émotion. De plus cette technique permet de nous rapprocher au maximum de notre vocation première qui est la vente avec un argumentaire oral face au client. Ainsi, la personnalisation de l’accueil et de l’information que l’on trouve en boutique est en quelque sorte adaptée à ce support. Je considère que se contenter d’un texte descriptif rend la chose plus plate et il s’agit de déjà vu ! On n’est jamais plus proche de la vérité qu’avec une vidéo.
Cette interface est-elle destinée à terme à devenir un point de vente supplémentaire pour vos produits ?
Pour des raisons juridiques cela n’est pas réalisable. De toutes les façons, étant donné la valeur des objets que nous présentons il paraît impensable que ces acquisitions se fassent par Internet. On n’achète pas un objet à 200 000 € sans l’avoir eu en main ! Cependant, pour moi, il s’agit déjà de vente en ligne dans la mesure où la visite du site vise à susciter un intérêt qui conduit ensuite à l’achat en boutique. L’idée est plutôt de multiplier notre vitrine à l’international et la rareté de notre sélection déclenche d’ailleurs parfois de grands mouvements sous forme de mails, d’appels téléphoniques et même des personnes qui nous attendent devant la boutique. A l’heure où la globalisation frappe même l’univers de l’horlogerie et où l’on trouve les mêmes modèles partout dans le monde, la différence de Chronopassion crée parfois une certaine folie.
Les collaborations Chronopassion
L.P. : Chronopassion a élaboré des collections avec de prestigieuses marques telles que Audemars Piguet, Richard Mille, Girard Perregaux mais aussi trois modèles de Hublot en série exclusive. Une nouvelle édition de la RM10 en série limitée à 50 pièces. Contrairement aux détaillants classiques, Chronopassion ne se contente pas uniquement des pièces qui existent déjà sur le marché.
Quizz “Chronoperso”
A quel âge avez-vous eu votre première montre ?
10 ans.
Quel était le modèle de cette montre ?
Une Mini Lip pour apprendre à lire l’heure
Quelle montre portez-vous actuellement ?
Une montre Richard Mille 001. Cette pièce a une grande valeur à mes yeux puisqu’elle a été créée au début de l’aventure, il y a 7 ans.
Quelle est votre pièce horlogère préférée ?
La prochaine !
Combien de montres possédez-vous ?
Pas assez !
Sur quels sites allez-vous régulièrement ?
www.worldtempus.com
www.lacotedesmontres.com
www.horomundi.com
www.larevuedesmontres.com
www.businessmontres.com
abc-luxe.com
Charlotte Halperson
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