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Baselworld reste "l'événement incontournable" au niveau mondial pour le secteur de l'horlogerie et de la joaillerie.
L'édition 2009 s'ouvrira dans dix jours en pleine crise économique, avec 2000 exposants, soit un peu moins que l'an dernier (2087).
"Nous avons enregistré quelques annulations dans le secteur de la bijouterie, notamment dans le segment des perles, mais il n'y a pas de défection importante dans l'horlogerie", indique François Thiébaud, président du Comité des exposants suisses. Pour autant, la prudence est de mise.
"Je reste optimiste et réaliste, mais on peut s'attendre à des carnets de commandes inférieurs de 15 à 20% par rapport à ceux des années précédentes, qui avaient été excellentes, note François Thiébaud. "C'est vrai que ceux qui auraient tout miser sur un événement qui dure seulement huit jours, risquent fort d'être déçus."
Le savoir-faire horloger suisse est toujours là et les détaillants du monde entier viendront une fois encore le découvrir du 26 mars au 2 avril, au fil des stands, à Bâle. "On va assister à un retour à la normale, avec des niveaux de ventes qui devraient être proches de ceux de 2007 ou peut-être 2006", relève François Thiébaud.
Le niveau actuel des stocks chez les détaillants trouve sa source dans les excès des exercices précédents. "En période de croissance, quelqu'un qui veut une pièce et qui ne la trouve pas dans un magasin, va ailleurs. Il suscite ainsi des commandes simultanées dans deux ou trois points de vente, ce qui au final ne reflète pas la réalité du marché".
Avec les prémices de la crise depuis l'été, laquelle s'est confirmée lors des derniers mois de 2008, certaines catégories de montres - souvent de prestige - se sont moins bien vendues. Dans le même temps, les banques ont accordé moins de crédits, et les problèmes de liquidités se sont multipliés chez les détaillants confrontés à l'obligation de payer leurs factures.
"Nous avions assisté ces dernières années à une perte de normalité. Cette crise va permettre de remettre les pendules à l'heure", commente le président du Comité des exposants suisses.
Dans un autre domaine, celui de l'emploi, il prône la responsabilité morale des firmes. "Si au premier coup de froid on licencie, c'est un mauvais message délivré auprès de la jeunesse". Depuis des années, la Fédération de l'industrie horlogère et ses partenaires se battent pour ramener plus de jeunes aux métiers de l'horlogerie.
"Ce n'est pas la première crise, et celle de l'électronique qui était technique, a été beaucoup plus grave", rappelle François Thiébaud incitant les industriels à recourir au chômage partiel plutôt qu'à des licenciements.
"Créer des emplois, de la richesse et perpétuer des investissements est le rôle des entreprises. Elles ne doivent pas tout remettre en cause parce qu'elles font, tout à coup, un peu moins de profits".
Et même si les perspectives restent sombres, "il s'agit d'ancrer, plus que jamais, l'industrie horlogère dans son terroir suisse en essayant de renforcer le Swiss Made", conclut François Thiébaud, considérant qu'à plusieurs égards, "Baselworld 2009 sera important".
ATS |