INTERVIEW: Le sell out reste positif chez Swatch Group
 
Le 27-03-2009

François Thiébaud, dirigeant de Tissot fait le pari: plus de 15 milliards d’exportations horlogères

François Thiébaud est directeur de Tissot, membre du conseil de Swatch Group et président des exposants suisses à Bâle. Il prend le risque d’une vision optimiste. Il fait même un pari: des exportations horlogères dépassant 15 milliards de francs cette année. Explications entre deux bouchées de sandwich dans l’arrière salle d’un stand Tissot redessiné en noir intégral.

Capacité financière, contrôle de la production, créativité. Jacques Duchêne a donné sa recette miracle pour traverser la dépression. Quelle est la vôtre?
Nous avons les mêmes valeurs et c’est heureux.

Le président des exposants de Baselworld a pourtant frappé de nombreux acteurs par son pessimisme. Que d’aucuns attribuent à la mauvaise passe traversée par Rolex, presque sa seconde famille.
No comment! La situation économique générale est la même pour tout le monde. Mais je ne vois pas les choses en noir. J’ai confiance dans les effets des mesures prochainement prises par le G20. Il s’agit en tout les cas d’enrayer la crise de confiance. Une véritable psychose qui bloque aujourd’hui toutes les décisions d’achat non-indispensables.

Le recul des exportations ne laissent pourtant pas de doute sur la fin de la croissance à deux chiffres.
Certes. Mais l’horlogerie suisse devrait toutefois réaliser entre 6 et 6,5 milliards au premier semestre 2009. Je fais même le pari que les exportations peuvent se maintenir au-delà de 15 milliards de francs cette année. Et j’espère qu’il s’agit de la pointe basse du chiffre.

Qu’en est-il de l’état d’esprit des détaillants?
Beaucoup de partenaires n’ont pas eu accès aux liquidités nécessaires pour acheter en fin d’année. La demande s’affiche donc en chute depuis octobre. Mais après plusieurs mois de recul, nous voyons une reprise, déjà en mars. La demande est là. Nous le constatons au niveau de Swatch Group, car nous avons la chance d’avoir nos propres points de vente. La crise n’a pas éliminé tous les acheteurs. Mais leur raréfaction suffit à gripper la distribution. Logique après plus de quatre années de croissance à deux chiffres. Ceci dit, je constate aussi que la plupart des marmarchés résistent bien, hors Etats- Unis, Japon et quelques autres, bien entendu.

Dans votre discours inaugural, vous avez abordé un point chaud: l’extravagance des marges.
Ce n’est pas normal de vendre une baguette de pain pour le prix d’un gâteau! Une montre à quartz peut-elle valoir plusieurs milliers de francs? L’envol de la demande a motivé de nombreuses marques à augmenter leurs prix de manière extravagante, en effet. Je pense qu’il est temps de renouer avec des marges raisonnables et des prix déterminés par la vraie qualité des produits.

L'Agefi
Stéphane Gachet

 

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