Carlos Dias dit vouloir «investir 150 millions à Meyrin»
 
Le 21-04-2007

On disait la société horlogère Roger Dubuis exsangue, même au bord de la faillite. Pour la première fois depuis que ces bruits circulent, son patron, Carlos Dias, controversé dans le milieu, a donné sa version des faits. «Non, la société n'est pas en passe d'être revendue. Oui, les problèmes avec notre distributeur américain ont obéré les résultats de l'entreprise. En effet, le conflit avec l'actionnaire minoritaire à hauteur de 40% doit se régler prochainement dans le cadre d'un arbitrage. Oui, la société possède un crédit hypothécaire auprès de Credit Suisse de 15 millions de francs, mais il ne s'agit en aucune manière de pertes cumulées de 150 millions, comme certains l'ont dit», a-t-il indiqué. Faute de preuves et de documents à l'appui, on est obligé de se contenter de ses déclarations.

Au-delà de ces campagnes qu'il qualifie de diffamatoires, Carlos Dias veut aller de l'avant. Il projette de créer une nouvelle marque horlogère, qui s'appellera CD 1956 (pour Carlos Dias, avec une référence à sa date de naissance). Aucune société de ce nom ne figure pour l'heure au Registre du commerce. «A titre personnel et non pas pour le compte de Manufacture Roger Dubuis, j'ai par ailleurs l'intention de bâtir une manufacture de mouvements qui seront accessibles à d'autres marques», lance-t-il. Ce seul projet représente un investissement de 150 millions de francs, selon lui.

Info ou intox?

La commune meyrinoise confirme que des discussions sont en cours pour le terrain. Les travaux devraient débuter au deuxième semestre 2007. Carlos Dias, dont la fortune est estimée entre 100 et 200 millions de francs par Bilan, affirme que le financement est quasiment assuré. Il provient de fonds propres et étrangers. Des investisseurs auraient garanti leur participation. La manufacture pourrait à terme être capable de produire 100000 mouvements haut de gamme, dotés du Poinçon de Genève. Avec à la clé la création de 750 à 800 emplois d'ici à cinq ans. «Je ne fais pas ces déclarations à la légère. Les projets doivent aboutir. Et je ne négligerai pas Roger Dubuis pour autant.»

Jérôme Lambert, patron de Jaeger-LeCoultre, juge le projet plausible, même si «beaucoup d'inconnues manquent à cette équation». Selon lui, le principal problème consistera à trouver le personnel qualifié. Pour un autre patron horloger, rencontré au Salon de Genève et qui a requis l'anonymat, «c'est de l'esbroufe». Un troisième dit ne pas vouloir «tirer sur l'ambulance». Un quatrième estime qu'il s'agit d'un «pare-feu». Alors, info ou intox?

Le Temps

 

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