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Greubel Forsey s'installera aux Eplatures à la fin de l'été.
Stephen Forsey et Robert Greubel sont des horlogers et des inventeurs. Ils explorent de nouveaux territoires horlogers à La Chaux-de-Fonds. Leur marque poursuit son cheminement. Elle s'installera aux Eplatures à la fin de l'été.
«Le produit est essentiel. Sans un produit original et qualitatif, vous n'existez pas.» Directeur général de Greubel Forsey depuis janvier 2009, Emmanuel Vuille est catégorique. Et, en terme de produits, la marque chaux-de-fonnière ne manque pas d'originalité. «Depuis notre lancement en 2004, nous avons bien évolué en restant fidèles à notre projet de départ», explique Stephen Forsey, qui a fondé la société avec son compère Robert Greubel.
Chez Greubel Forsey, la notion de précision est privilégiée, tout comme l'esthétique et la terminaison des composants. Les montres, dont les prix se chiffrent en centaines de milliers de francs, allient tradition et modernité. «Nous avons une approche très artisanale, jusqu'au-boutiste. Nous sommes les chantres de la terminaison. Nous ne faisons aucune concession», dit Emmanuel Vuille.
Point de départ de l'aventure en 1999? «Nous estimions qu'il y avait des recherches à faire, que tout n'avait pas été fait», répond Stephen Forsey. Double tourbillon, quadruple tourbillon: rien n'effraye Stephen Forsey et Robert Greubel. Le mécanisme n'en est que plus précis.
L'évolution? C'est aussi l'installation à la fin de l'été dans des nouveaux locaux aux Eplatures-Grises. Jusqu'à présent, la société était répartie sur sept sites en ville de La Chaux-de-Fonds. Elle a acquis une parcelle de terrain et la ferme situées juste à côté du parc technologique Neode. Les nouveaux bâtiments feront la part belle au patrimoine et à la modernité. «Il y aura une cohérence entre le produit et le lieu de travail», souligne Emmanuel Vuille. «Nous allons gagner en efficacité et en productivité et améliorer le cadre de travail de nos collaborateurs.»
Une soixantaine de personnes travaillent pour la marque Greubel Forsey et une petite centaine au total avec CompliTime et CT Design. Greubel Forsey produit une centaine de pièces par année. Chaque pièce demande six à huit mois de travail-homme. Les montres sont distribuées dans une trentaine de points de vente, les meilleurs dans chaque pays. «L'idéal serait d'arriver à vendre quatre à cinq pièces par point de vente et par année», précise Emmanuel Vuille.
«Comme un urbaniste qui a disposé ses bâtiments»
Emmanuel Vuille s'occupe, entre autres, de la gestion opérationnelle pour «permettre à Robert de se concentrer sur la création et à Stephen sur la technique et l'innovation». Le résultat? Invention Piece 3 et Double Tourbillon Technique. «Comme le mouvement de la Double Tourbillon Technique est très technique, le boîtier doit être cohérent. Nous avons poussé la finition. Avec ce modèle, nous pouvons aussi témoigner notre philosophie», commente Stephen Forsey. «C'est un peu comme un urbaniste qui a disposé ses bâtiments», ajoute Emmanuel Vuille.
Directement issue des recherches menées sur le Tourbillon - la première réalisation de Greubel Forsey -, cette invention consiste en deux tourbillons inclinés entre eux à 30°. «Nous avons voulu partager toute la mécanique», explique Stephen Forsey. «C'est une montre contemporaine. Elle répond aux exigences actuelles. Elle se porte et n'est pas une montre de musée», ajoute Emmanuel Vuille. L'affichage est totalement atypique. Ce sont les platines et les ponts mêmes qui servent de support aux différents indicateurs, à savoir l'heure, les minutes, et la réserve de marche à 2 heures. Le tourbillon se trouve lui à 6 heures.
Ce type de pièce demande environ cinq ans de travaux depuis la première idée. Les tests surtout prennent du temps. La société maîtrise toutes les étapes de la production, de l'usinage traditionnel au montage de la pièce. «Nous utilisons des technologies nouvelles et des métiers traditionnels», précise Emmanuel Vuille.
La marque veut «rester fidèle à sa stratégie d'excellence», confie encore le directeur général. Le dernier Salon mondial de l'horlogerie et de la bijouterie de Bâle a été satisfaisant. «Nous sommes très contents et en adéquation avec notre business modèle.» Par mesure de prudence, la production ne croîtra pas cette année. Elle se situera à une centaine de pièces. «Nous investissons dans les compétences humaines, la R & D et l'outil de production», souligne le directeur général. Et de conclure: «Nous restons très attentifs, prudents et humbles par rapport à la situation économique actuelle.» /dad
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