DE GRISOGONO - La marque genevoise cède 40%de son capital, mais reste libre
 
Le 04-06-2009

Son fondateur, Fawaz Gruosi, était à la recherche d’argent. Des partenaires privés vont injecter 50 millions de francs.

«Cette injection de capital va permettre à l’entreprise de régler ses problèmes de trésorerie et de remettre la société en mouvement»: Fawaz Gruosi est soulagé. Le fondateur et président de la prestigieuse marque horlogère et de joaillerie de Plan- les-Ouates est, en effet, parvenu à atteindre ses deux objectifs majeurs, malgré la période de crise qui touche actuellement l’industrie du luxe.

La société a, en effet, annoncé hier qu’elle avait trouvé de nouveaux partenaires, lui permettant de renforcer l’expansion de la marque: «De Grisogono, étant devenue un groupe indépendant en 2007, il attisait de nombreuses convoitises en raison de sa croissance, explique ainsi la société. Or, depuis quelque temps, des rumeurs couraient sur le rachat de la société par de grands groupes.»

Payer les fournisseurs

Ce pool d’investisseurs, «composés de proches et d’amis» (dont l’identité n’est pas révélée, si ce n’est qu’ils sont Suisses et étrangers) va ainsi apporter 50 millions d’argent frais, en échange de 40% du capital-actions. Mais – et c’était là le second objectif du créateur au diamant noir – Fawaz Gruosi tenait à garder l’indépendance qu’il avait acquise, il y a deux ans, en rachetant les 49% que Chopard détenait dans son entreprise.

Il demeure ainsi l’actionnaire majoritaire de sa société, qui réalise 50% de son chiffre d’affaires dans l’horlogerie et l’autre moitié dans la joaillerie. «Fort de ce nouvel apport de capitaux, ma priorité, explique-t-il, est de stabiliser la société, en proposant un échéancier de paiements aux fournisseurs, ainsi que de produire et livrer, dans des délais raisonnables, les commandes à notre clientèle.»

Selon ses dires, de Grisogono a nettoyé ses commandes antérieures et en a engrangé de nouvelles. «Notre portefeuille s’élève aujourd’hui à 65 millions de francs, affirme-t-il. En 2008, nous avons connu un recul de 13% de notre chiffre d’affaires, à 117 millions de francs, ce qui est peu par rapport à certains groupes.» Par ailleurs, Fawaz Gruosi observe, depuis peu, un léger frémissement dans les ventes et envisage même une petite reprise en septembre prochain: «Pour 2009, nous espérons atteindre 100 millions de francs de ventes.»

Pas de licenciements

Ce nouveau partenariat est une bonne nouvelle pour l’industrie du luxe romand. De Grisogono emploie en effet 160 collaborateurs – dont 130 à Genève – et compte dix-sept boutiques, ainsi que 180?points de vente dans le monde. Or, malgré le recul du chiffre d’affaires de l’an dernier et un début d’année difficile pour la branche, Fawaz Gruosi exclut, pour l’heure, tout licenciement. «Les difficultés nous ont conduits à geler certains projets, comme la construction de notre manufacture. Notre objectif était de réduire les coûts, mais nous avons besoin de nos collaborateurs.»

Peu avant Baselworld, en avril dernier, le fondateur avait déclaré à la Tribune de Genève que cette injection d’argent frais allait enfin lui permettre de «dégeler» son projet de manufacture à Plan-les-Ouates, une construction d’envergure de 4000 mètres carrés, avec une option pour 1500 mètres carrés supplémentaires.

Tribune de Genève

 

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