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La PJ parisienne a récupéré une grande partie des bijoux dérobés dans la boutique d'Harry Winston, rue Montaigne à Paris, en décembre. Les marchandises volées étaient évaluées à plus de vingt millions d'euros.
La présentation n'a pas le lustre de l'enseigne Harry Winston, mais le fabuleux trésor dérobé en octobre chez le joaillier des stars de l'avenue Montaigne et partiellement récupéré par la PJ de la Préfecture de police de Paris demeure impressionnant. Colliers, parures et rivières de diamants, bagues et chefs-d'œuvre d'horlogerie étaient disposés pêle-mêle sur un bureau de la Brigade de répression du banditisme (BRB), qui a élucidé l'affaire. En présence de la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, et du préfet de police, Michel Gaudin, le chef de la BRB estime avoir retrouvé «80 % de la marchandise».
À côté du butin, les policiers ont rassemblé une montagne de coupures de 500, 100 et 50 euros saisis en perquisition. Soit environ 700 000 euros, correspondant aux transactions effectuées par l'équipe démantelée dimanche et lundi dernier. Selon les derniers éléments de l'enquête, la BRB avait d'emblée été intriguée par les renseignements très précis dont disposaient les malfaiteurs. Lors du hold-up, ils connaissaient parfaitement les lieux et les vendeuses par leur nom.
Explorant la piste de la complicité interne, les policiers parisiens ont porté leurs soupçons sur un vigile indélicat. En travaillant sur son environnement, dans le cadre d'une commission rogatoire de la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Paris, ils sont remontés sur des braqueurs considérés comme des figures du banditisme de la région parisienne, puis sur des receleurs déjà fichés. Leurs informations ont été corroborées par divers tuyaux de la direction centrale de la PJ. Quand des acheteurs étrangers, dont un Israélien, se sont manifestés, les policiers ont déclenché dimanche un vaste coup de filet dans les XVIe, XIe et IIIe arrondissements de Paris. Mais c'est en Seine-Saint-Denis, dans la «cache» aménagée d'une demeure des Pavillon-sous-Bois, que le butin sommeillait. Son propriétaire, Jamel Y., braqueur et trafiquant de drogue de 45 ans, serait le cerveau présumé du gang. Comme vingt-deux autres suspects toujours entendus, il a vu sa garde à vue prolongée.
Christophe Cornevin
Le Figaro.fr |