Michel Jordi - Victime de l'économie russe
 
Le 25-08-2009

L’entrepreneur se retrouve avec des pièces haut de gamme sur les bras mais presque plus de cash dans les poches. Vente aux enchères prévue ce week-end à Zurich.

«Nous devons faire face à l’annulation d’une grosse commande russe.» Michel Jordi confirme l’information parue le week-end dernier dans la presse alémanique: une soixantaine de ses montres haut de gamme seront vendues aux enchères vendredi, samedi et dimanche prochains à l’Hôtel Savoy, à Zurich. La crise financière a durement secoué la Russie, explique l’entrepreneur. Et de convenir que, oui, ce marché représentait une part importante de son chiffre d’affaires. Très importante même puisque c’était son «plus gros client».

But de cette «vente privée», comme il l’appelle, obtenir au moins 1 à 2 millions de francs «pour générer des liquidités». Son entreprise est-elle au bord du gouffre? Sonntag parlait de plusieurs centaines de milliers de francs de dettes à rembourser. Bernhard Kunz Liquidator (BKL), la société qui organise la vente, confiait au journal dominical que c’était «la dernière tentative de sauvetage avant la faillite». Le patron de MJL SA, dont le siège se trouve à Eysins, convient qu’il est en manque de cash, mais «si je réalise cette vente, les pertes seront couvertes sur la Russie». Et d’estimer que son entreprise n’est pas en danger, elle qui «donne directement et indirectement – via les sous-traitants – du travail à quelque 25?personnes».

Quoi après les Twins?

Cet habitué des hauts et des bas, jamais à court d’idées, défend sa position: «Il faut être créatif en période de crise.» Les canaux habituels de vente s’assèchent? Il dit chercher ailleurs. Tente donc la vente privée. En fait, BKL n’est pas une inconnue pour Michel Jordi. C’est déjà cette société de liquidation qui lui avait permis de vendre son stock en 2003 et d’éviter le dépôt de bilan. Lui qui avait très tôt saisi la vague des edelweiss et autres symboles suisses avec ses Swiss Ethno Watches. Avec l’argent de la liquidation, celui qui s’était aussi fait connaître avec ses montres Clip à la fin des années 80, explorait un nouveau créneau, le haut de gamme avec ses Twins. Des montres à deux étages, signes extérieurs évidents de richesse, qui ont suivi les prix du pétrole et ceux qui en ont bénéficié. Tant dans leur ascension que dans leur chute. «On a le droit de tomber, mais pas de rester couché. Il faut se relever et aller de l’avant», confiait, il y a deux ans, Michel Jordi au Matin . Devra-t-il se relever, à nouveau innover? Réponse partielle en début de semaine prochaine.

 

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