Rolex dévoile sa nouvelle usine de Bienne
 
Le 01-10-2009

En dépit de la crise, le groupe affirme n’avoir jamais songé à geler ce projet

Le temps des grands chantiers continue pour Rolex, en dépit de la récession qui touche durement l’industrie horlogère. Deux ans après la fin de l’agrandissement et de la rénovation de ses sites genevois, les dirigeants de la marque à la couronne ont posé mercredi la première pierre d’une extension de leur manufacture située au Champ-de-Boujean à Bienne. Sous le leitmotiv de la «confiance» dans l’avenir, décliné tant par la ministre de l’Economie Doris Leuthard, que par le conseiller d’Etat bernois chargé de l’Economie, Andreas Rickenbacher, et le maire de Bienne, Hans Stöckli.

Le nouveau bâtiment, qui respecte les normes Minergie et augmentera les capacités disponibles de deux tiers (à 400 000 m3), est dédié à la fabrication de composants et mouvements. Il se déploiera sur quatre étages, dont trois en sous-sol. Conçu comme une extension à deux édifices existants, il permettra de regrouper les 2000 employés aujourd’hui dispersés sur sept sites dans la cité seelandaise.

Aucune hésitation à investir

L’investissement est évalué à quelque 200 millions de francs, un chiffre indirectement confirmé par les autorités bernoises. Attaché à la tradition du secret, le groupe, dont le chiffre d’affaires est estimé à 3 milliards de francs, a rappelé devant la presse qu’il ne divulgue aucun chiffre sur ses activités.

Face à la brutalité de la crise, Rolex n’a-t-il pas hésité à geler le projet? «Nous n’avons jamais songé à retarder ce grand chantier, encore moins à le geler. Nous entamons ces travaux dans un esprit de maîtrise des coûts, avec une vision à long terme», a expliqué au Temps Bruno Meier, directeur général du groupe, en marge de la cérémonie. Le site, qui peut permettre de «loger» 300 à 500 postes de travail en plus des 2000 actuels – en fonction de l’évolution de la conjoncture –, devrait être opérationnel à la mi-2012.

2010 sera meilleure

Dans l’immédiat, la société ne prévoit cependant pas de recruter. Bruno Meier ne cache pas que Rolex «souffre de la crise, comme l’ensemble de la branche horlogère», et que «le niveau des ventes 2009 sera certainement inférieur à celui de 2008, une année record». Le groupe a fait face à la situation en diminuant ses coûts, notamment «en rapatriant une partie de sa sous-traitance». S’il n’a pas procédé à des licenciements, les emplois temporaires ont été supprimés une fois les contrats arrivés à terme.

Les affaires reprennent-elles, comme l’affirment certains concurrents? Le patron de Rolex ne veut «pas se hasarder» à prédire à quel moment se dessinera la reprise. Il lâche cependant que ses stocks sont désormais «sains» et que «l’année 2010 sera certainement meilleure que 2009, mais sans doute pas encore aux niveaux de 2008». Pour la firme, qui capitalise sur la force de sa marque d’envergure mondiale, «le potentiel de croissance se situe surtout actuellement en Asie, en Amérique du Sud et dans certains pays européens. Par contre, le marché américain n’est pas encore sorti de la crise.» On notera qu’en janvier dernier, Bruno Meier disait s’attendre à ce que tant 2009 que 2010 soient en déclin.

Doris Leuthard s’est quant à elle réjouie du lancement des travaux, parce qu’ils «donnent du tonus à toute l’économie de la région biennoise». Un investissement de ce type, à l’instar de la récente inauguration de Nespresso à Avenches, permet à ses yeux de garder un certain optimisme à l’heure où le chômage est appelé à grimper encore fortement jusqu’à la fin 2010. Même si la récession semble s’amenuiser, constate la conseillère fédérale.

Le Temps

 

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