|
La vie horlogère a été marquée ces derniers mois par un intense mouvement de chaises musicales.
A Monaco, il s’est passé un événement mémorable lors de la vente Only Watch. Jean-Claude Biver, le patron de Hublot, n’a pas hésité à payer 825 000 francs une montre Patek Philippe, réf. 5106, ornée de la voûte céleste, pour l’offrir à son fils, Pierre. Ce sont mes amis, Philippe Stern, désormais président d’honneur de Patek Philippe, et Thierry Stern, l’homme sûr qui s’installe dans le fauteuil de président du conseil d’administration, qui ont été heureux. Et c’est un bon exemple de collaboration entre deux maisons horlogères.
A part cela, la vie horlogère suit son cours. Elle a été notamment marquée ces derniers mois par un intense mouvement de chaises musicales. En voici l’essentiel. Chez Cartier, on vient d’assister à un chassé-croisé Suisse-Japon. Christophe Massoni, qui est parti au Japon au début de l’été, a été remplacé, comme directeur suisse de cette marque prestigieuse, par Arnaud Carrez. Un Français de 35 ans qui était jusqu’alors directeur du marketing et de la communication de la marque au Pays du Soleil Levant. Il assume désormais les fonctions de CEO pour la Suisse. Chez Badollet, Philippe Dubois a remplacé Aldo Magada qui a pris la direction du groupe Festina. Bulgari, de son côté, s’est séparé de Gérald Roden qui présidait aux destinées des montres Daniel Roth et Gerald Genta , tandis que Thierry Nataf a rejoint Phillips de Pury & Co, comme senior vice-president. C’est Jean-Frédéric Dufour, l’homme de l’avenir, qui l’a remplacé à la tête de Zenith. Vincent Perriard a quitté Concord où il a été remplacé par Alex Grinberg, et a rejoint Technomarine. Les Ambassadeurs ont licencié avec effet immédiat Alexis Meyer. Chez Baume & Mercier, Michel Nieto a quitté le navire. Chez Audemars Piguet, Philippe Merk a repris les rênes de la maison, après que Georges-Henri Meylan soit parti à la retraite. A Genève, Yvan Arpa a été désavoué à la tête de Romain Jerome et n’est pas encore remplacé. Tout comme Eric Valdieu, l’expert en bijoux de Christie’s. Michel Pitteloud est entré chez Graff comme CEO de Graff Timepieces. Il faut rappeler aussi qu’Alinghi a mis fin à son partenariat avec Audemars Piguet et s’est associé avec la marque Hublot. Jean-Claude Biver attendait sagement derrière la porte.
Et pour être tout à fait complet, excusez-moi d’insister, Manuel Emch a quitté la direction de Jaquet-Droz après y avoir passé huit ans. De même, Michel Nieto a été remercié et sa marque, Baume & Mercier, est désormais, tout comme Roger Dubuis avec Matthias Schuler, sous le patronage de Georges Kern, le patron d’IWC. Quant à Jérôme Lambert, il reste bien toujours à la tête de Jaeger-LeCoultre mais il a pris aussi la direction de A. Lange & Söhne. Enfin, juste un mot de mon ami François-Paul Journe qui a réussi un joli coup en ouvrant à New York une boutique au 721, Madison Avenue, juste là où se trouvait auparavant le joaillier Graff. Vous en conviendrez, on assiste à de sacrés changements. Et je ne peux, en conclusion, que souhaiter bonne chance aux nouveaux venus.
Confidentiel
Score à 90 pour Jean-Christophe Babin
Jean-Christophe Babin, le patron de TAG Heuer, mérite bien son surnom de force de la nature,?qui se double d’une grande intelligence. En quelques années, il a révolutionné le monde de l’horlogerie avec son invention, la montre à courroies, et dans des pays comme la Corée, il a fait progresser sa marque d’une façon foudroyante. On lui doit aussi l’ouverture de 25 nouvelles boutiques, ce qui porte à 90 au total le nombre de ses enseignes à travers le monde. GT
Gabriel Tortella
Tribune de Genève |