Stephan Sarpaneva - «Ma faiblesse est ma source d’inspiration»
 
Le 09-11-2009

Après un passage en Suisse, le finlandais Stepan Sarpaneva est de retour au pays où il peaufine un style qu’il décrit comme «typiquement finnois».

Stepan Sarpaneva est le fils du célèbre créateur de bijoux Pentti Sarpaneva, et le neveu du non moins célèbre designer Timo Sarpaneva. Ayant opté pour l’horlogerie, il est diplômé de l’Ecole d’Horlogerie de Tapiola – Finlande - en 1992 et complète son cursus au WOSTEP – Suisse -, dont il sort major du cours de perfectionnement. Il débute sa carrière en 1994 au service après-vente de Piaget, passe aux grandes complications chez Parmigiani, aux côtés de Kari Voutilainen -1997-1999-, puis il travaille un an et demi chez Vianney Halter et enfin 5 ans pour Christophe Claret. De retour en Finlande pour des raisons familiales, il ouvre son atelier d’horlogerie à Helsinki en 2003. Il a récemment reçu le «Red Dot Communication Design Award», l’un des concours de design les plus importants au monde, pour la Korona K3 Black Moon, le modèle qui concentre l’essence même de sa création.

Anaïs Georges du Clos : Après vos études à l’école d’horlogerie de Tapiola, était-il nécessaire de compléter votre formation au WOSTEP?
Stepan Sarpaneva:
En 1992, quand je suis sorti de l’Ecole d’Horlogerie de Tapiola, la Finlande traversait la pire crise économique de son histoire. Comme il n’y avait aucun débouché pour les jeunes diplômés, j’ai cherché du travail à l’étranger et je me suis vite aperçu que la Suisse était un passage obligé. Je me suis donc inscrit au WOSTEP, qui m’a ouvert les portes des grandes manufactures. C’est aussi là que j’ai pris conscience de la qualité de l’enseignement que j’avais reçu à Tapiola.


Vous avez travaillé avec trois des horlogers indépendants les plus renommés au monde: Kari Voutilainen - finlandais comme vous -, Vianney Halter et Christophe Claret - tous deux français -. Que vous ont-ils apporté?
Kari est un excellent pédagogue, qui m’a beaucoup appris sur la technique. Vianney, lui, est un libre penseur qui m’a ouvert l’esprit et fait comprendre que tout est possible, qu’il ne faut accepter aucune limite. Avec le recul, je comprends mieux ce parti pris. Quant à Christophe, il m’a permis de quitter le cadre artisanal de la pièce unique pour celui plus industriel de la série. Il a continué à me faire confiance après mon retour en Finlande et c’est en partie grâce à lui que j’ai pu créer mon atelier.

Et vous, que comptez-vous apporter à l’horlogerie?
Il y a au fond de moi une profonde mélancolie qui m’inspire et habite mes créations. Je crois que c’est une approche très finnoise de la vie en général, un mélange de résignation face à la nuit qui tombe et d’attente anxieuse du retour du soleil. Le sourire énigmatique de ma lune noire est le miroir de mon âme.

Cette pièce est-elle la plus aboutie de votre collection?
C’est la plus emblématique. J’aimerais créer un style reconnaissable entre tous et je nourris l’espoir que les gens diront un jour «c’est une Sarpaneva!» en voyant mes montres.
Propos recueillis par Anaïs Georges du Clos

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