Le directeur général de Tissot François Thiébaud ne cache pas sa satisfaction. Il a pu racheter une montre de poche ayant appartenu au premier conseiller fédéral neuchâtelois Numa-Droz. Elle lui avait été offerte par son ami Charles-Emile Tissot en 1887, date à laquelle le Chaux-de-Fonnier occupait la fonction de président de la Confédération pour la seconde fois. Elle célèbre aussi ses origines horlogères, puisqu'il en fit son premier métier, explique Elodie Wälti, historienne chez Tissot.

Cette acquisition a été rendue possible grâce à l'intermédiaire de Balthasar de Pury. La montre n'a ainsi pas été mise aux enchères. Ce qui réjouit François Thiébaud, qui estime qu'elle aurait pu atteindre un prix oscillant entre 100 000 et 200 000 francs.

Cette montre savonnette à répétition en or 18K renferme le mouvement No 85 210, ainsi que le confirme le livre de fabrication No14 de la marque locloise. Cette dernière possède en effet tous ses registres depuis la création de la manufacture jusqu'au milieu des années 1970. La montre de poche viendra enrichir la collection du musée de la marque.

Pour Elodie Wälti, Numa Droz et Charles-Emile Tissot «se connaissaient immanquablement». Et de s'en référer au livre «Tissot 150 ans d'histoire» d'Estelle Fallet. Les deux hommes étaient membres du Parti radical démocratique. De 1863 à 1873, Charles-Emile a siégé au Grand Conseil.

En tant que notable, Charles-Emile s'est investi également dans le domaine de l'éducation qui était à l'époque un excellent moyen de favoriser l'industrie et le commerce. Entre autres mandats, il sera nommé en 1884 par le Conseil fédéral comme inspecteur fédéral des écoles d'horlogeries et de mécanique.

En 1888, lors de l'inauguration du monument dédié à Daniel JeanRichard, le célèbre pionnier de l'horlogerie dans les Montagnes neuchâteloises, Charles-Emile rendra hommage à ce dernier dans un discours aux côtés de son ami Numa Droz. /dad

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