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Le président de la Fédération horlogère suisse s’attend à une reprise des exportations dans le courant de l’année, mais plusieurs inconnues demeurent, comme celle des véritables niveaux de stock des détaillants
Le Temps: Le Salon international de la haute horlogerie (SIHH) s’apprête à ouvrir ses portes avec un certain optimisme. Confirmez-vous que les affaires se reprennent dans la branche?
Jean-Daniel Pasche: Les exportations de montres et mouvements horlogers ont accusé une forte baisse entre janvier et octobre. La situation s’est ensuite un peu améliorée en novembre, avec un recul en rythme annuel de «seulement» 10%, contre des baisses toujours supérieures à 20% au cours des mois précédents. D’après ce que j’entends, un certain nombre de marques affirment sentir une reprise depuis la fin de l’an dernier, tout particulièrement en Asie, à l’exclusion du Japon. Cette tendance statistique à l’amélioration détectée en novembre devrait donc se confirmer en décembre, puis au cours des mois suivant…
– Pour l’heure, le fond ne semble toutefois pas encore touché, puisque les statistiques de novembre montrent uniquement un tassement de la baisse.
Quand voyez-vous les affaires se stabiliser, puis véritablement reprendre?
– Il est vrai que la dynamique reste négative. Quant à savoir quand nous observerons enfin une hausse, je ne peux le dire. Tout d’abord, nous ne disposons pas encore des résultats concernant les ventes de Noël, cruciales pour la branche. Et puis, surtout, nous ne savons pas quels sont concrètement les niveaux de stocks des détaillants. Les groupes évoquent depuis plusieurs mois un assainissement de ces inventaires, mais nous n’avons aucune donnée chiffrée. Cette incertitude mise à part, nous pensons que 2010 sera meilleure que 2009, année où nous sommes grosso modo revenus aux niveaux de 2006 (ndlr: 13,74 milliards de francs d’exportations). 2010 pourrait nous ramener aux niveaux de 2007 (ndlr: 14,79 milliards de francs, soit une hausse de plus de 7% sur un an si ce chiffre se révèle exact).
– Concernant l’emploi, est-ce que le chômage va cesser de grimper dans la branche?
– Il y a généralement un décalage entre la reprise de l’activité industrielle et la reprise de l’emploi. Je ne peux donc pas affirmer que l’on ait touché le creux de la vague sur ce front. D’autant plus que certains sous-traitants s’attendent à une année encore très difficile.
Philippe Gumy
Le Temps |