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Le Salon international de la haute horlogerie et Geneva Time Exhibition ont fermé leurs portes vendredi. Certains exposants du premier estiment payer pour les autres
Une fréquentation en hausse de 10% à quelque 12 500 visiteurs pour le Salon international de la haute horlogerie (SIHH) à Palexpo. Dans les 5000 visiteurs pour le Geneva Time Exhibition (GTE) au Centre international de congrès de Genève (CICG), soit plus du double du nombre des pré-inscrits. La semaine horlogère genevoise, qui s’est achevée vendredi soir, a fait le plein. Bien au-delà des espérances pour le second, dont c’était la première édition, et qui a pleinement tiré parti du retour de fortune de son grand frère.
Le succès du GTE provoque d’ailleurs pas mal de remous dans le microcosme horloger. On savait que l’automne dernier, l’organisation de cette manifestation avait donné lieu à quelques frictions avec les organisateurs du SIHH, qui n’avait pas voulu la prendre sous son ombrelle. Mais la situation s’était ensuite détendue, du moins entre la direction du GTE et celle du grand salon de Palexpo, lequel est dominé par les marques du groupe Richemont (Cartier, IWC, Piaget, etc.).
Pour certains exposants du SIHH, la pilule est pourtant clairement restée en travers de la gorge. «Le moins que je puisse dire est que ce petit salon ne me fait pas plaisir, car cette concurrence profite de notre poids et de notre présence pour profiter des retombées médiatiques et commerciales», s’agaçait cette semaine le directeur d’une grande marque, sans vouloir être cité. Il n’hésite pas à parler de «passagers clandestins». Encore fragiles financièrement, les détaillants qui passent commande auprès d’une petite marque doivent immanquablement acheter un peu moins de pièces auprès des groupes établis. En période de sortie de crise, chaque client compte.
Directeur de la marque neuchâteloise Parmigiani, Jean-Marc Jacot résume la situation en estimant que «les exposants du SIHH paient pour faire venir les détaillants, distributeurs et journalistes étrangers… et que ce sont d’autres sociétés qui empochent une partie des dividendes». A ses yeux, «il est peut-être temps de faire passer un peu les visiteurs à la caisse, comme Baselworld le fait».
Philippe Gumy
Le Temps |