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Les marques ont pris conscience de l'importance des réseaux sociaux sur internet. Elles tentent de maîtriser leur communication alors que les internautes sont de plus en plus nombreux à s'intéresser à l'horlogerie. Exemples avec une marque de très haut de gamme et une à prix populaires.
«Greubel Forsey croit dans l'impact et la force ascendante des sites sociaux tels que Facebook et Twitter, où nous avons des pages officielles et une personne qui suit les informations de manière quotidienne», explique Nicole Segundo, responsable de la communication. Hier, la marque comptait 663 fans sur Facebook. Ce n'est pas là qu'on l'attendait, mais la marque chaux-de-fonnière de très haut de gamme n'entend pourtant pas manquer ce virage.
«En réalité, beaucoup de marques ont des pages non-officielles sur Facebook et souvent l'image est très éloignée de la marque. Nous préférons donc y participer activement plutôt que de rester passif et regarder ce qui s'affiche sur nous sans pouvoir intervenir», poursuit Nicole Segundo.
A l'autre bout de l'échelle, la marque Swatch n'a pas davantage manqué ce tournant. «Swatch, comme marque jeune et dynamique, veut être présente dans les nouveaux médias ou Facebook», répond Marion Leuenberger au nom du service de presse de la société biennoise. La marque a plus de 82 000 fans sur le réseau social. L'objectif? «Optimiser la communication avec son groupe cible, jeune et branché.»
Depuis 2008, IC-Agency, société de conseil en marketing basée à Genève, fait un constat similaire: «La communication des marques sur leurs sites officiels ne suffit plus.» Facebook, avec plus de 250 millions d'utilisateurs dans le monde, ou Youtube, 100 millions de vidéos vues sur le net chaque mois sont des vitrines incontournables pour fidéliser ou titiller le consommateur.
En décembre 2009, plus de 230 000 personnes ont été recensées «amies» de 25 marques horlogères de luxe sur Facebook. Un chiffre qui a été multiplié par 4,4 en 12 mois, selon l'analyse annuelle d'IC-Agency, réalisée en collaboration avec le magazine «Europa Star». Onze de ces 25 sociétés gèrent officiellement leur propre page sur Facebook. Précision utile: ni Greubel Forsey ni Swatch ne font partie de ces 25 marques.
Comme le démontraient trois chercheurs français dans une étude dévoilée à l'occasion de la dernière Journée internationale du marketing horloger à La Chaux-de-Fonds, la génération Y - les jeunes nés entre 1981 et 1991 - est composée d'utilisateurs des réseaux sociaux. Ce n'est pas tout: une partie d'entre eux sont aussi des connaisseurs et des «shoppers de luxe».
Il faut donc fidéliser ces consommateurs d'aujourd'hui et de demain. Paradoxalement, estime IC-Agency, Internet peut contribuer à tisser des liens personnels plus proches entre un artisan et le client final, lequel est passé à l'arrière-plan à cause de la globalisation de l'industrie horlogère. «Il est indéniable que les nouvelles technologies offrent une formidable occasion aux marques pour regagner une certaine proximité avec leurs clients», conclut IC Agency. Un thème redevenu central dans l'horlogerie d'aujourd'hui.
Daniel Droz
Arcinfo - L'Express / L'Impartial |