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La Chaux-de-Fonds - Quelle heure est-il en ville? Déplorant que l'heure manque de visibilité dans la métropole horlogère, une motion socialiste - acceptée - propose d'imaginer un parcours ponctué d'horloges originales, voire un grand concours public.
«En nus baladant dans nos rues, il est difficile, même parfois impossible de savoir l'heure... exacte! Certaines horloges ne se sont pas synchronisées et affichent des heures discordantes, fantaisistes, quand elles ne sont tout simplement pas arrêtées». Fâcheux pour une ville qui fait partie du Patrimoine mondial de l'Unesco, justement en raison de son urbanisme horloger.
Le groupe socialiste demandait donc au Conseil communal de La Chaux-de-Fonds d'étudier l'idée d'un parcours en ville parsemé d'horloges originales, incluant diverses manières de lire l'heure. On pourrait mettre en synergie l'Ecole d'arts appliqués, l'Ecole d'ingénieurs, les musées d'horlogerie et les manufactures de montres. Et pourquoi ne pas organiser, en lien avec les Journées de la métropole horlogère (JMH), un concours public qui permettrait d'enrichir progressivement ce «chemin des horloges»?
Cette motion a été acceptée à l'unanimité lors du récent Conseil général de La Chaux-de-Fonds. Quoique pour le conseiller communal Laurent Kurth, l'affichage de l'heure était très visible, entre le grand temple, la Bibliothèque de la ville, les collèges, la gare, Espacité, et même les arrêts des bus. Mais ce parcours en ville serait une bonne idée: d'accord pour la motion, quoique «des questions techniques et financières devront être traitées».
«Je ne peux que me réjouir de cette décision», indique Marcel Schiess, président des JMH, d'autant que «l'heure publique, les partenariats, un concours, font déjà l'objet de toute une réflexion au sein des JMH».
Le directeur-adjoint du MIH Jean-Michel Piguet salue lui aussi cette motion, qui va dans le sens de ce que le MIH avait déjà organisé, en lançant un concours, puis une expo inaugurée en avril 2000: «L'heure publique». Ce concours avait recueilli une cinquantaine de propositions, dont deux réalisées par le MIH. D'abord, la fameuse «porte magique» qui accueille les visiteurs, et l'horloge qui donne l'heure par l'ombre projetée des passants! La ville manque d'heures publiques, estime Jean-Michel Piguet, si ce n'est les clochers des églises ou des écoles, la gare et quelques autres bâtiments. Auparavant, les magasins d'horlogerie mettaient l'heure à l'extérieur, maintenant, plus tellement. Il y aurait donc bien un vide à combler...
Mais disposer d'horloges publiques, est-ce encore utile à l'ère de l'heure donnée sur portable? «C'est la grande question (rires). Mais ça peut être intéressant de proposer des choses originales, même si ça ne sert à rien entre guillemets.» Il n'y a qu'à voir l'impact de la «porte magique».
Claire-Lise Droz
Arcinfo - L'Express / L'Impartial |