Vancouver et Shanghai font briller les yeux de Swatch
 
Le 10-02-2010

Le numéro un mondial des montres se dit très optimiste pour l’année à venir, qui verra les caméras du monde se braquer sur les chronomètres Omega et inaugurera un hôtel hors du commun dans la capitale économique chinoise. Et ses résultats 2009, publiés hier, dépassent les attentes.

Une résistance en 2009 bien meilleure que celle du reste de la branche. Un mois de janvier «historiquement bon». Des perspectives lumineuses pour 2010. Les «chiffres clés» publiés hier par le groupe Swatch ont permis de passer la brosse à reluire sur l’ensemble de l’industrie du luxe qui a vu ses principales valeurs s’apprécier hier sur les marchés européens.

Dans ce regard sur 2009, on ne parle pourtant – presque – que de baisses. Celle du chiffre d’affaires brut (-8,1%), celle du résultat opérationnel (-24,9%) ou encore celle du bénéfice (-8,9%).

Mais ces évolutions, qui se comparent à une année 2008 hors du commun, sont à mettre en perspective avec le reste de la branche de l’horlogerie en Suisse.

Celle-ci accuse en 2009 une baisse de 22,3% selon les chiffres de la Fédération horlogère. «Nous avons toutefois observé un début de reprise dès novembre 2009 et nous sommes optimistes quant au fait que cela va se poursuivre en 2010», précise son président, Jean-Daniel Pasche.

Un optimisme que partage totalement le groupe Swatch, d’autant plus que deux opérations de grande envergure lui donneront de la visibilité cette année: les Jeux olympiques de Vancouver et l’inauguration du Swatch Art Peace Hotel à Shanghai.

Maintien des effectifs

Du côté des analystes, «je relève également une nette amélioration de la marge opérationnelle», souligne Christophe Laborde, de Bordier & Cie à Genève. Qui juge cet élément «d’autant plus positif qu’il s’est précisé au deuxième semestre, ce qui indique un véritable changement de tendance».

Swatch souligne en outre dans son communiqué émis hier que ce bon contrôle des coûts, obtenu malgré des taux de change et des cours de l’or défavorables, n’a pas empêché le groupe de maintenir les emplois de ses collaborateurs. Un élément qui réjouit la société d’analyse Helvea, estimant qu’«en préservant sa structure intacte, Swatch pourra répondre au rebond annoncé» dans la branche.

«Nous avons un excédent de commandes et nous ne pouvons pas assurer des livraisons suffisamment rapides pour y répondre», a indiqué Nick Hayek dans divers médias (lire également notre interview ci-contre).

Deux segments à la peine

Dans le détail des chiffres, deux segments en particulier se révèlent moins réjouissants. Celui de la production, en premier lieu, qui inclut notamment le fabricant d’ébauches ETA, à Granges, paie le prix de ce maintien des capacités en période de baisse des commandes, avec une baisse de rentabilité atteignant 66,5%. Celui des systèmes électroniques fait lui aussi la grimace, avec la disparition d’un quart de son chiffre d’affaires en 2009. Même si ce début d’année paraît rassurant également pour cette branche, cette situation apporte de l’eau au moulin du président de Swatch, Nicolas Hayek père, qui a déclaré en décembre qu’il voulait se défaire du devoir de produire des mouvements pour des tiers.

C’est donc globalement l’optimisme qui prévaut, également auprès des investisseurs. Hier, à la Bourse suisse, le titre au porteur de Swatch a gagné 4,84%.
Emmanuel Barraud

Tribune de Genève

 

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