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Le Salon mondial de l’horlogerie et de la joaillerie accueille du 18 au 25 mars plus de 1900 exposants. La reprise des affaires dans la branche devrait y être confirmée
Si elle n’a pas encore retrouvé tout son tonus après un exercice 2009 catastrophique pour certaines marques, l’horlogerie suisse a en revanche renoué avec l’optimisme. En janvier dernier, lors du Salon international de la haute horlogerie à Genève, la plupart des acteurs de la branche disaient déjà constater une reprise depuis quelques mois. Mais la prudence prévalait au sein de la plupart des 19 marques exposantes.
En cette fin de premier trimestre, alors que le salon Baselworld s’apprête à ouvrir ses portes ce jeudi pour une semaine, la tendance à la reprise s’est désormais clairement confirmée. Les exportations horlogères suisses ont même progressé en rythme annuel en janvier (+2,7%), pour la première fois depuis l’automne 2008. Solidement arrimé à sa foi dans une crise qualifiée de purement conjoncturelle, le leader mondial du secteur, Swatch Group, assure avoir affiché, de décembre à février, trois mois record d’affilée. Interrogé récemment par Le Temps, le patron de Hublot Jean-Claude Biver faisait à peu près le même constat.
De grandes attentes
«L’année n’est certes pas encore faite», reconnaissait jeudi Nick Hayek, directeur général de Swatch Group. Mais les signaux sont tous positifs. A l’exception de pays clairement en difficulté, comme le Japon, l’Espagne ou la Grèce, la conjoncture se reprend sur une large base, au niveau mondial. Même si l’événement a quelque peu perdu de son importance purement commerciale, Baselworld sera donc cette année plus que jamais le thermomètre qui permet de diagnostiquer l’état de santé de la branche.
Directrice du Salon mondial de l’horlogerie et de la joaillerie, Sylvie Ritter aborde l’événement sereinement. «Les exposants dont j’ai des échos se disent très satisfaits pour l’instant: leurs carnets de rendez-vous avec la clientèle sont bien remplis. Il y a de grandes attentes», explique-t-elle. Dans ce contexte, les organisateurs de la manifestation tablent par conséquent sur une hausse – qu’ils refusent de chiffrer – de la fréquentation, laquelle avait reculé de 12% à 93 900 visiteurs en 2009.
L’une des bonnes surprises de la directrice, cette année, tient dans la qualité des nouveautés présentées dans le cadre de la foire. «Force est de constater que la créativité a été stimulée par la crise. Les horlogers se sont montrés encore plus innovants que par le passé, ce que le climat économique morose de l’an dernier ne laissait pas présager a priori. Cela confirme le dynamisme de la branche», analyse-t-elle.
Un timing discuté
Soulignons que si Baselworld constitue la grande fête de l’horlogerie suisse, qui s’accapare plus de 90% des parts de marchés dans le segment du luxe, le salon est bien plus large. Fabricants de garde-temps américains, japonais et chinois, pour ne citer que les plus grands en volumes, sont bien présents à Bâle.
En tout, 592 exposants horlogers font le voyage de la cité rhénane. La joaillerie est encore mieux représentée avec 759 stands tandis que les produits associés représentent 564 enseignes. En résumé: 1915 exposants en tout, provenant de 45 pays, sur 160 000 m2.
La date retenue pour la foire continue-t-elle à convaincre la majorité? «Une discussion a lieu chaque année au sein du comité des exposants, qui est maître du calendrier. En janvier dernier, il a déjà décidé que Baselworld 2011 aurait lieu durant la deuxième quinzaine de mars, comme cette année», répond Sylvie Ritter. Ce timing n’est pourtant pas inscrit dans le bronze: «il y a dix à quinze ans, le salon avait lieu plus tard, en avril, ou même en mai. Cela pourrait à nouveau changer.» Reste que la construction projetée d’un nouveau bâtiment pour 2013 laisse peu de marge de manœuvre à moyen terme.
Philippe Gumy
Le Temps |