Halsall pris pour un malfrat
 
Le 14-04-2010

Braquage, hier matin, à la bijouterie de l'Hôtel Beau-Rivage, à Lausanne. La police arrête par erreur l'ancien champion de natation.

Un mètre nonante, cent kilos, crâne rasé: rien à dire, Dano Halsall a le physique de l'emploi. Celui du méchant, du voyou. Et cela lui a joué un bien mauvais tour hier. L'ancien champion de natation a été pris pour un malfrat. «Je me suis retrouvé avec un flingue de policier pointé sur moi», raconte le Genevois, soupçonné d'être l'auteur du braquage de la bijouterie de l'Hôtel Beau-Rivage, à Lausanne, hier matin (voir encadré).

L'arme dégainée
Si Dano Halsall se marre en nous racontant sa mésaventure, sur le moment, il n'a pas ri du tout. Hier, peu avant midi, il prend place dans la BMW gris métallisé de son associé. «Nous devions nous rendre depuis Ouchy à Cossonay pour un déjeuner professionnel.» Au rond-point de la Maladière, une voiture de police se place derrière eux. «Nous avons alors pris garde à respecter les limitations.»

Peu de temps après, une deuxième puis une troisième patrouilles entrent en scène. «On commençait à s'interroger», dit Dano Halsall. Des questions, mais pas de réponse. Jusqu'à ce que les associés pénètrent dans le village de Gollion. «Là, deux voitures de police banalisées, gyrophares enclenchés arrivent à toute allure. Nous avions cinq patrouilles à nos trousses. Une d'entre elles nous double et nous fait une queue de poisson.»

Le copain de Dano Halsall plante alors sur les freins. «Moi, je ne comprenais rien, confie l'ancien sportif. J'ai ouvert ma portière. Un policier a dégainé et m'a ordonné de mettre les mains sur le toit et d'écarter les jambes. Il a procédé à une fouille. J'ai dit: «Mais qu'est-ce qui se passe?» Je sentais les policiers à cran. Moi, je devenais nerveux car une vingtaine de badauds nous observaient. Je suis quelqu'un de connu et cela me gênait un peu.»

Selon Dano Halsall, la scène dure cinq minutes. «J'ai voulu baisser les mains, mais on m'a obligé à les laisser sur le toit. Les policiers ont procédé à des vérifications avant de se confondre en excuses. Ils ont expliqué que nous correspondions au signalement des voleurs. Un gendarme m'a dit pour rire: «J'espère que vous n'allez pas m'en coller une.» Un autre a tenté une blague en lançant que pour le coup, c'était la police qui avait nagé.» Dano Halsall a-t-il ri? «Oui, jaune.»

Un butin d'un demi-million en trois minutes

Claude Houmard pense avoir fait juste: «Si j'avais résisté, j'aurais reçu une balle.» Hier matin, à 10 h, le directeur de la bijouterie haut de gamme de l'Hôtel Beau-Rivage n'a pas bronché lorsqu'un malfrat a sorti son pistolet. «Il m'a poussé au sol, j'ai entendu deux autres voleurs entrer. En trois minutes, ils ont piqué environ quarante montres et des bijoux pour quelque 500'000 francs.»

Une bijouterie braquée dans le canton, ça devient classique: en un an, des boutiques de luxe de Villars, Montreux, Yverdon, Payerne et Lausanne ont été visitées!

Hier, Claude Houmard était seul avec sa vendeuse lorsqu'un homme au visage en partie masqué a surgi. «Il parlait slave.» Le voleur et ses complices, qui courent toujours, ont cassé toutes les vitrines avant de fuir à bord d'une Audi A6 grise pilotée par un quatrième complice. Le directeur et son employée n'ont pas été blessés. «Dorénavant, lorsque quelqu'un entrera dans la bijouterie, ça me fera bizarre.»
Fabiano Citroni

LeMatin.ch

 

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