Une stratégie pour ancrer Hermès au sein de l'horlogerie de prestige
 
Le 19-04-2010

La Montre Hermès a redéfini sa stratégie pour les cinq ans à venir. Nouveaux produits, nouvelle communication et développement de la distribution sont les axes privilégiés.

«Nous avons consacré 2009 à la définition d'une nouvelle stratégie. C'est une vision à cinq ans. Nous commençons à voir certains résultats.» Luc Perramond est à la tête de La Montre Hermès, qui est basée à Brügg près de Bienne, depuis janvier de l'an dernier. Avec son équipe, il entend «ancrer plus fortement Hermès au sein de l'horlogerie suisse de prestige».

Premier objectif: augmenter la part des produits mécaniques. En 2009, 80% des pièces vendues par la maison étaient équipées de mouvements quartz. «Nous allons enrichir l'offre mécanique de 3000 à 6000 francs et aussi entre 6000 et 10 000 francs. Ce qui permettra d'atteindre les hommes», explique le directeur général. Pour ce faire, Hermès bénéficie de l'apport de Vaucher Manufacture, fabricant de mouvements du Val-de-Travers.

Parallèlement, la marque développera ses collections de montres précieuses et de joaillerie féminine, qu'il s'agisse d'or ou de pièces serties. «Un vrai potentiel pour Hermès. Notre clientèle attend de l'élégance discrète.» Les pièces exceptionnelles constituent le troisième axe côté produit. «Il y a une tradition chez Hermès de faire redécouvrir l'artisanat, les métiers d'art, notamment en termes de décoration. Il y a un vrai savoir-faire», juge Luc Perramond. L'émail, la gravure sur nacre - «une vraie innovation dans l'horlogerie» - et la nacre appliquée sur bois sont des atouts.

La distribution fait partie intégrante de la vision à long terme des responsables de La Montre Hermès. «Nous avons aujourd'hui deux réseaux», explique le directeur général. Le premier est constitué des 300 boutiques en nom propre du groupe français à travers le monde. «Une force tout à fait particulière.» En complément, la société développera son réseau strictement horloger. «En termes géographiques, nous avons de grandes possibilités.»

Aujourd'hui, la Chine est «le moteur de croissance No 1». La France et le Japon constituent de bons débouchés. L'Amérique du Nord, l'Europe, le Moyen-Orient et la Russie sont encore faibles. Des efforts seront entrepris.

La communication est le dernier volet de la stratégie mise sur pied. «Nous sommes en train de développer un nouveau territoire, le temps de l'imaginaire. C'est lié au fait que l'artisan, qui travaille chez Hermès, doit prendre son temps», souligne Luc Perramond. Et d'évoquer des «modules horlogers qui permettent d'afficher le temps de manière particulière». A l'image des modèles Grandes Heures, où «la technique est au service de la poésie». La marque lancera en juin «une nouvelle campagne qui exprime l'univers du temps», se réjouit le directeur général.

La Montre Hermès envisage l'avenir avec optimisme. La croissance, après un recul de 8% en 2009, est de retour. «Une partie est due à une base technique.» Entendez le déstockage chez les détaillants. «Mais aussi à une croissance à deux chiffres dans nos boutiques. L'ambiance est bonne», conclut Luc Perramond.
Daniel Droz

L'atelier cuir a été développé sur le site de Brügg près de Bienne
Une dizaine de personnes travaillent au sein de l'atelier de cuir de la Montre Hermès. La marque lui voue «une attention considérable. A la fois dans le veau et les peaux précieuses comme l'alligator», dit Luc Perramond. /réd

Arcinfo - L'Express / L'Impartial

 

Copyright © 2006 - 2024 SOJH® All Rights Reserved