Un grand hôtel au centre-ville de La Chaux-de-Fonds très attendu
 
Le 20-10-2010

Dans les Montagnes neuchâteloises, nid à enseignes prestigieuses de l'horlogerie et de la bijouterie, les milieux du luxe verraient, en grande majorité d'un bon œil, la construction d'un hôtel de haut standing au centre de La Chaux-de-Fonds pour pouvoir y accueillir leurs visiteurs.

«C'est clair que par moments, à La Chaux-de-Fonds, on a besoin de belles chambres du genre de celles du Beau-Rivage à Neuchâtel!» C'est la réponse franche de Suzanne Hurni, responsable de la communication chez Ulysse Nardin. La question suivante venait de lui être posée: le besoin d'un grand hôtel se fait-il ressentir au sein de son entreprise pour les visiteurs de passage dans les Montagnes neuchâteloises?

En imaginerait-elle facilement un, au centre-ville, dans la métropole horlogère? «Non! Pas le moins du monde. Pour la simple raison que dans l'état actuel, le Pod ne donne aucune envie de faire du lèche-vitrines!»

Chez Cartier, on est d'avis, au contraire, que La Chaux-de-Fonds mérite un ensemble hôtelier à la hauteur de ses ambitions. «Si la Métropole horlogère, inscrite au Patrimoine de l'Unesco, avait quelque chose à offrir dans ce sens, nos visiteurs resteraient certainement davantage en ville et la découvriraient avec plus de plaisir. Ce ne serait que bénéfique!», commente, habilitée à parler pour la firme, Katharina Baigneres, depuis Paris.

Pareils sons de cloche chez Tag Heuer ainsi que chez Greubel & Forsey. Chez Girard-Perregaux, on va plus loin: «Nous logeons nos convives dans les établissements haut de gamme de Neuchâtel. Mais si vous saviez comme c'est compliqué d'organiser les transports entre le Bas et le Haut, quand il neige... Ah nous apprécierions vraiment infiniment un établissement cinq étoiles, où notre clientèle retrouverait ses repères hôteliers internationaux!»

Chez Zenith, le CEO Jean-Frédéric Dufour n'exprime pas le même empressement: «L'hôtel des Endroits convient très bien, et avec le tunnel on peut facilement se rendre dans les grands hôtels du Bas.» Chez Sertissage haut de gamme SA (SHG SA), qui travaille en sous-traitance pour Patek Philippe, on n'éprouve pas, non plus, les mêmes besoins d'accueil de prestige dans la Métropole horlogère. «Car nos visiteurs arrivent le matin et repartent le soir».

Pour le président de la Ville, Laurent Kurth, une chose est sûre, «aujourd'hui, à La Chaux-de-Fonds, il manque, au minimum, un établissement en pleine ville». Et sur le plan du haut de gamme hôtelier? «A ce sujet, on a plusieurs petits soucis: primo, arrivera-t-on à convaincre du monde à investir? Le taux de fréquentation y sera-t-il assez élevé?»

Par contre, il est convaincu que nécessité il y a. «D'où tout le travail qui est fait pour revaloriser le centre-ville!» Il a beaucoup d'espoir que la concrétisation du quartier Le Corbusier convaincra des investisseurs de s'impliquer dans l'hôtellerie. «Mon sentiment, c'est que, par contre, plutôt que du haut de gamme, ce sera un petit établissement de charme, pour qu'il arrive à tirer son épingle du jeu, financièrement parlant.»

Mais rien ne se fait sans dynamique commune, souligne-t-il: «Ce serait bien que tous ceux qui soutiennent qu'effectivement un établissement haut de gamme les intéresserait, le disent dans les études de marché. Ils serviraient ainsi autant les intérêts de la ville que les leurs. Et ils seraient plus utiles qu'en avançant sans cesse que les autorités ne font jamais rien!»
Sylvia Freda

Arcinfo - L'Express / L'Impartial

 

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