Audemars Piguet tout proche de son niveau record
 
Le 21-01-2011

Le chiffre d’affaires de la manufacture horlogère vaudoise a progressé de 13% l’an passé

«Certaines marques indépendantes, offrant de la substance, à l’instar d’Audemars Piguet, s’en sont certainement très bien sorties durant les récents aléas conjoncturels.» Avenant et courtois, l’hommage émane pourtant d’un concurrent. En l’occurrence du président de Piaget, Philippe Léopold-Metzger, société en mains du groupe Richemont. Et, de fait, il colle parfaitement avec la réalité. Audemars Piguet a en effet quasiment retrouvé son niveau record de 2008.

«Après le recul de 12% de notre chiffre d’affaires en 2009, nous avons réalisé une hausse de 13% l’an passé mais avec un prix moyen très légèrement inférieur», a confié au Temps Philippe Merk, directeur général de la marque haut de gamme sise au Brassus (VD), rencontré cette semaine lors du Salon international de la haute horlogerie (SIHH). Une accélération qui a apparemment surpris la manufacture horlogère vaudoise elle-même puisqu’en début d’année elle prévoyait pour l’exercice 2010 des ventes stables ou en légère progression. Le chiffre d’affaires se situe désormais «entre 550 et 600 millions de francs».

«C’est un peu de la folie»

Le redressement de l’ensemble de l’horlogerie, à quelques notables exceptions près, réjouit particulièrement le patron de la société employant 1000 personnes à travers le monde, dont 750 en Suisse. «La branche s’est même hissée en pole position de toutes les exportations suisses», selon Philippe Merk.

Et, apparemment, ce dynamisme va se poursuivre, du moins pour l’entreprise, fondée en 1875. «Les échos des détaillants, et la demande, sur nos nouveaux produits s’avèrent excellents. C’est même un peu de la folie», glisse le directeur général. A tel point, que l’on assiste «presque» à une sorte de retour à l’euphorie, qui ne va sans poser de grands défis au niveau industriel, de la production et de la gestion des stocks.

La plus importante part de la demande provient, sans surprise de l’Asie, Chine en tête, qui a désormais «nettement dépassé» l’Europe. Mais aussi des autres pays émergents. Si l’Amérique du Sud affiche un «incroyable dynamisme», Philippe Merk estime que le nord du continent se trouve toujours en phase de rattrapage. Pour Audemars Piguet, le premier pourrait même devenir à l’avenir un débouché plus important que le second. La société souhaite parvenir à terme à une quarantaine de boutiques en propre, contre vingt aujourd’hui.

Bastien Buss - Le Temps

 

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