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Les sacs Delvaux, à défaut d'en avoir un soi-même, tout le monde les connaît en Belgique. D'abord parce que l'entreprise est plus que centenaire, ce qui est plutôt rare ; ensuite parce qu'elle a décidé de rester familiale et belge, donc de ne pas se vendre à un groupe étranger, comme c'est souvent le cas. C'est pourquoi la dernière interview du patron de Delvaux, donnée à nos confrères du journal L'Echo, est intéressante.
On y apprend que Delvaux a décidé de choquer... mais dans le bon sens du terme. D'abord pour casser l'image devenue trop conservatrice du maroquinier bruxellois, et puis, surtout, pour inverser la courbe des ventes. En 2002, en effet, les chiffres ont cessé de progresser pour carrément plonger en 2003.
Comme le fait remarquer lui-même le patron de Delvaux, l'entreprise avait perdu sa capacité à créer le désir. D'où la nécessité d'insuffler ce qu'on pourrait appeler un «grain de folie» à côté des classiques de la maison. C'est ce qui explique le succès d'un modèle comme les «Quatre saisons», qui obéit effectivement à un code esthétique un peu plus tendance.
Parallèlement à ce positionnement plus «mode», la marque Delvaux monte en gamme. Pourquoi ? Parce que, si c'était un frein par le passé, un sac de 1.000 euros est un prix totalement admis aujourd'hui. Pour le haut de gamme, les prix se situent même entre 2.000 et 5.000 euros !
Cette politique de renouveau comprend un troisième élément : la volonté de se diversifier. Delvaux compte lancer la petite joaillerie en 2008, mais ce n'est pas tout. Des projets sont aussi en cours pour des objets liés à la maison. Cette diversification, qui représente déjà 30 % du chiffre d'affaires en 2007, devrait passer idéalement à 50 % pour 2010.
François Schwennicke, patron de Delvaux, veut sortir son compte de résultat du rouge l'année prochaine - pour rappel, pour un chiffre d'affaire de 17 millions, la perte pour cette année devrait se situer à 500.000 euros. Si son pari est gagné, Delvaux devrait réduire le nombre de ses points de vente en Belgique de 11 à trois ou quatre boutiques. Et ce, bien entendu, au profit de points de vente à l'étranger.
Cette internationalisation n'est toutefois pas pour demain : François Schwennicke évoque un horizon de 20 ans. Pour une entreprise plus que centenaire, ce n'est pas la mer à boire.
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