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La zone euro devrait se réunir en fin de semaine afin d'éviter la contagion de la crise de la dette à l'Italie et à l'Espagne. Elle n'exclut pas un défaut de paiement de la Grèce.
La zone euro envisage de se réunir au plus haut niveau en fin de semaine pour tenter d’éviter la contagion de la crise de la dette à l’Italie et l’Espagne qui sonnerait le glas de l’Union monétaire. Un défaut de paiement de la Grèce n’est plus exclu.
Une longue réunion lundi soir à Bruxelles des 17 ministres des Finances de la zone euro a abouti à des promesses de nouvelles mesures pour soutenir la Grèce et renforcer les défenses anti-crise de l’Union monétaire, sans toutefois réussir à stopper l’hémorragie sur les marchés financiers.
Ils restaient sous tension mardi. Comme lundi, les Bourses européennes ont décroché mardi matin. Le mouvement de panique s’est ensuite apaisé dans l’après-midi, les grandes places boursières réduisant leurs pertes. A la clôture, Londres reculait de 1,02%, Paris de 0,83% et Francfort de 0,78%. La Bourse suisse a pour sa part cédé 0,63%.
Pendant ce temps, l’euro a poursuivi son repli, plombé par la crise de la dette et les risques de contagion à d’autres pays de la zone euro. En matinée, l’euro est passé sous la barre de 1,16 franc pour atteindre le plus bas historique de 1,1552 franc. La devise helvétique joue plus que jamais son rôle de valeur refuge.
Sommet extraordianire de dirigents de la zone euro
«Nous sommes entrés dans une zone de turbulences très forte, qui pourrait s’avérer très dangereuse pour l’ensemble de la zone euro», a estimé l’économiste Patrick Jacq, stratégiste obligataire chez BNP- Paribas.
Du coup, le président de l’Union européenne, Herman Van Rompuy, envisage de convoquer pour vendredi un sommet extraordinaire des dirigeants des pays de la zone euro pour tenter de crever l’abcès en définissant une riposte coordonnée.
Un tel sommet n’est «pas exclu», a-t-il dit à Madrid lors d’une conférence de presse. Des sources diplomatiques à Bruxelles ont confirmé qu’une réunion des dirigeants des pays de la zone euro sur la crise de la dette était «à l’étude».
Berlusconi demande à l'Italie de rester unie
La probabilité d’une telle rencontre témoigne de l’inquiétude grandissante des responsables européens face au danger de voir la crise de la dette gagner des pays aussi importants que l’Italie et l’Espagne, ce qui mettrait en péril le projet de l’Union monétaire dans son ensemble douze ans après sa création.
«Pour l’Italie, c’est un moment certainement pas facile», a reconnu mardi le chef du gouvernement Silvio Berlusconi, en appelant la population à être «unie» et prête aux «sacrifices» exigés par la rigueur budgétaire.
Les taux d’intérêt demandés par les marchés financiers pour prêter des fonds à Rome et Madrid se sont envolés. Une situation difficilement tenable, si elle se prolongeait, pour leurs finances publiques.
Cacophonie persistanteentre Européens
L’intensification de la crise met l’Europe sous intense pression pour surmonter ses divergences sur les moyens de trouver une réponse et notamment de finaliser un deuxième plan d’aide à la Grèce.
Il bute depuis des semaines sur des divisions au sujet des modalités de participation des banques et fonds de pension à un tel programme. Cette incertitude a contribué à accroître la nervosité des investisseurs.
Le ministre des Finances néerlandais Jan Kees de Jager a affirmé mardi que la zone euro n’exclut désormais plus un défaut partiel de la Grèce. «Cette option n’est désormais plus exclue», a-t-il dit. Mais, signe de la cacophonie persistante entre Européens, son homologue luxembourgeois, Luc Frieden, l’a néanmoins contredit. «Ce n’est pas une option que nous avons envisagée», a-t-il dit aux journalistes.
ATS |