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Swatch est en bonne forme, malgré la fermeté du franc. Dans une interview accordée à "Finanz und Wirtschaft" (édition du 16 juillet), le CEO Nick Hayek a confirmé l'objectif de chiffre d'affaires pour 2011 et les objectifs de chiffre d'affaires à moyen terme. Il a relevé la force des marques ainsi que la grande créativité et innovation dans tous les secteurs.
En monnaies locales, les chiffres du premier trimestre étaient très bons, a rappelé le CEO et "cela n'a pas changé depuis. Je maintiens l'objectif de chiffre d'affaires de 7 mrd CHF cette année", a dit M. Hayek. Au niveau actuel "c'est devenu un objectif extrêmement ambitieux".
M. Hayek reste optimiste pour le moyen terme. "L'objectif de 10 mrd CHF de chiffre d'affaires brut dans trois à quatre ans atteint avec la croissance interne seulement reste atteignable malgré des cours de change catastrophique. C'est possible grâce à la force des marques, à la grande créativité et à l'innovation dans tous les domaines".
Les ventes de Swatch augmentent dans tous les segments et régions, comme l'Amérique, l'Europe, la Russie et la Chine. Seul le Japon reste faible. "Nous ne pouvons pas sans autre satisfaire la demande très vive dans tous les segments", selon le CEO.
Les effets de la fermeté du franc sont "sensibles". M. Hayek parle même de situation "catastrophique pour l'ensemble de l'industrie suisse et le tourisme". Aux cours de change actuels, le manque à gagner sur chiffre d'affaires est en un seul mois de 100 mio CHF, comparé à 2010 où le cours de change n'était pas idéal non plus, selon M. Hayek. Lorsque les directeurs de ventes en Russie, Chine ou aux USA annoncent des hausses de 35% de chiffre d'affaires, il n'en résulte presque rien lorsque les chiffres sont convertis en francs, selon M. Hayek.
Par rapport aux concurrents qui ont une structure de production moindre à financer, la profitabilité de Swatch reste malgré tout bonne, a déclaré M. Hayek. Il ne peut imaginer quelle serait la marge de Swatch si on la calculait aux cours de 2010.
Il est difficile d'amortir la pression sur les marges. Les avantages de la faiblesse de l'euro sont dans l'ensemble faibles et les affaires de garantie trop faibles. La publicité à l'étranger est moins chère, les loyers plus supportables. Par ailleurs, les cours actuels offrent des opportunités pour acheter des boutiques à des emplacements stratégiques, au lieu de les louer.
Dans le domaine des acquisitions, M. Hayek maintient la politique de ne procéder à une acquisition que si elle apporte une plus-value pour tous. "On ne s'endettera jamais pour cela", a-t-il affirmé. Swatch Group est cependant très actif, notamment avec récemment l'acquisition d'une participation de 30% dans la société de distribution de Swatch en Arabie Saoudite, un pays avec un gros potentiel, selon le CEO. Si on parle de participation, une participation dans une mine de diamants serait intéressante pour nous, qui sommes le 5e plus gros consommateur de diamants, a relevé M. Hayek.
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