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La marque de LVMH lance Grand Carrera, une collection de montres haut de gamme dotées d'un mode d'affichage inédit.
C'est sur le circuit d'essais de Formule 1 du Castellet que TAG Heuer a choisi de présenter sa nouvelle ligne baptisée Grand Carrera. Un lieu adéquat pour cette marque horlogère liée au sport automobile depuis sa création en 1860, et qui a été la première à avoir développé des chronographes de tableau de bord au début du XXe siècle. Le développement du projet Grand Carrera aura duré plus de deux ans et représente un enjeu de poids pour cette marque phare de LVMH qui, depuis 1999, date à laquelle avait été lancée la ligne femme Alter Ego, aujourd'hui arrêtée, n'avait pas sorti une véritable collection de montres masculines.
« Grand Carrera s'adresse à un consommateur contemporain, avant-gardiste, âgé de 35 à 50 ans, urbain, attiré aussi bien par la haute horlogerie que par les nouvelles technologies, le design », explique Jean-Christophe Babin, président de TAG Heuer.
Des disques rotatifs à la place des aiguilles
De fait, les montres présentées collent de près à la cible visée. Avec trois modèles déclinés en 12 variantes, Grand Carrera revisite des grands classiques de l'horlogerie suisse : la petite seconde, l'indication d'un second fuseau horaire (GMT) et le chronographe. Les boîtiers sont imposants (43 mm de diamètre), les formes sont racées et sportives (protège-couronnes sur la tranche du boîtier, tachymètre, cadrans guillochés, etc.), mais c'est surtout le mode d'affichage des fonctions qui retient l'attention. Appelé Rotating System (RS), ce procédé astucieux indique par des disques rotatifs - et non par des aiguilles - les fonctions supplémentaires. Ainsi, la petite seconde, le second fuseau horaire ou le compteur 30 minutes du chronographe se lisent sur des disques tournant sur eux-mêmes dans des guichets ouverts sur les cadrans. C'est à la fois lisible, esthétique et innovant. Côté mouvements, ce sont des calibres automatiques (modifiés par TAG Heuer à partir d'une base ETA) certifiés chronomètres et décorés des traditionnels motifs « Côtes de Genève ».
« Le but est de créer une nouvelle icône horlogère. Dans les deux ans à venir, Grand Carrera concentrera les plus fortes dépenses de TAG Heuer. Aujourd'hui quelques dizaines de milliers de pièces sont déjà en production », poursuit Jean-Christophe Babin.
Pour ce faire, l'horloger a sorti l'artillerie lourde. Un lancement mondial est prévu en octobre prochain. Il se doublera d'une campagne de publicité massive, d'une sélection drastique des points de vente (50 magasins prévus en France, parmi les 150 existants). Le tout accompagné d'une opération caritative (voir encadré). De quoi imposer une nouvelle famille horlogère chez TAG Heuer qui compte déjà la classique Carrera lancée en 1964 en hommage à la mythique course Carrera Panamerica, la Monaco, la Link, la Formula 1 et l'Aquaracer. Situés dans une fourchette de prix de 2 500 eur pour la petite seconde à 5 000 eur pour le chronographe, les Grand Carrera visent un territoire plus haut de gamme que la Carrera qui se situe entre 1 500 et 2 500 eur .
Ce lancement vise aussi à renforcer les bons scores annoncés par une société qui produit entre 500 000 et 1 million de montres par an. « Nos résultats progressent de plus de 20 % dans le monde et sont excellents en France, où notre croissance est deux à trois fois supérieure à celle d'un marché qui en 2006 a vu ses ventes de montres augmenter de 12 %. », conclut Jean-Christophe Babin.
Le Figaro.fr / HERVÉ BORNE |