«Lors de la Vogue Fashion, à Paris, l’avenue Montaigne est totalement fermée à la circulation. Pourquoi ne fait-on pas pareil ici?» La question, c’est Eric Rougeot, directeur de la boutique Gaultier à l’avenue George V, qui la pose derrière ses lunettes rondes. Le refrain est connu. Chaque année, lorsque les Vendanges de Genève sonnent l’heure de la rentrée en ville, avec ses 71 boutiques de luxe et ses 71 vignerons romands, elle revient dans les conversations.

Dès que la distribution de bracelets commence, à 18h30 tapantes, la rue du Rhône s’anime comme jamais. Et devient une zone minée pour chaque piéton – obligé de slalomer entre les voitures et de flirter avec la carrosserie des bus pour se frayer un passage jusqu’au magasin voisin. Un véritable exercice d’équilibrisme! Mais, même risqué, cette flânerie entre luxe et vignoble reste un privilège savoureux. Si on a le précieux sésame autour du poignet, les portes de Cartier, Dior ou Boucheron s’ouvrent. Un verre à la main (quand il y en a encore…), on peut visiter les splendides salons de Patek Philippe, admirer les diamants chez Graff ou chiner chez Louboutin. Dans une atmosphère qui fleure bon les vacances. Mais ça serait encore mieux sans les gaz d’échappement…

Tribune de Genève