LUXE - La dégradation de la perception du marché
 
Le 04-10-2011

Les valeurs boursières de Richemont et Swatch Group ont perdu environ 15% en trois jours.

Les marchés financiers sont versatiles, un jour d’humeur joyeuse, un autre d’humeur sombre. Cette dernière l’emporte en ce moment à l’égard des sociétés cotées de l’industrie du luxe, dans un contexte international empreint d’incertitudes et de gros problèmes à résoudre. Entre autres celui de la dette. Par ailleurs, une prise de conscience soudaine surgit en ce qui concerne la croissance de la Chine et l’éventualité d’une décélération de celle-ci, le principal pilier des pays émergents et du BRIC en particulier.

La conjugaison de ces éléments se passe actuellement à l’encontre des grandes valeurs du luxe, notamment Richemont et Swatch Group, qui ont vu leur valeur boursière baisser d’environ 15% lors des trois dernières séances boursières. La réduction d’un indicateur de production en Chine, la plus forte contraction depuis 2009, a singulièrement déprimé le marché, qui a fait chuter violemment des actions comme Burberry, LVMH, PPR, Hermès, Christian Dior, Tiffany ou Coach, outre Richemont et Swatch Group.

Les gens réalisent que la croissance économique de la Chine est très importante pour la progression des ventes des sociétés du luxe, selon David McCulloch, directeur de Global Market Perspective à Londres. Morgan Stanley a mis sur vendre ses recommandations d’investissement au sujet de Richemont et Swatch Group.

Les investisseurs américains semblent particulièrement actifs. On assiste à des ventes au comptant et à découvert, qui sont purement spéculatives, amplifient les fluctuations des cours ou la volatilité et déconnectent, ce faisant, l’activité financière de l’économie réelle.

Les perspectives de Richemont et Swatch Group ont-elles pour autant beaucoup changé? Un ralentissement se dessine sans que l’on puisse parler de récession. L’horizon n’est même pas bouché à 12 mois, la perspective qui est généralement prise en compte par les courtiers. (brokers). Dans ces conditions, les valorisations présentes de Richemont et Swatch Group par le marché ne sont pas surfaites.

Richemont affiche une capitalisation boursière proche de 23,4 milliards de dollars. Ses liquidités nettes s’élèvent à près de 3 milliards de francs. Quant à Swatch Group, sa valeur boursière ressort à 16 milliards de francs, et ses liquidités à un peu moins de 1,6 milliard de francs à fin juin 2011. Dans une optique à long terme, ces valorisations paraissent tout à fait raisonnables et n’incitent en tout cas pas à vendre! Ce serait une erreur si l’on est apte à supporter la volatilité.

Philippe Rey
AGEFI

 

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