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30 000 dollars en moyenne par lot du catalogue « Important Waches » (Hong Kong, 6 octobre), un peu plus si on fait la moyenne des 14,3 millions de dollars du total de la vente sur les lots réellement adjugés...
La saison d’automne des enchères horlogères démarre à fond grâce à Sotheby's...
••• UN NOUVEAU RECORD DU MONDE
POUR UNE PENDULETTE PATEK PHILIPPE À QUARTZ !
La gourmandise des amateurs asiatiques pour les pièces émaillées est telle qu’on pouvait s’attendre à un beau score, mais pas à ce « record du monde » qui sera difficile à battre et auquel les « spécialistes » ne croyaient pas : Business Montres (5 octobre), qui posait la question de ce record avec un point d’interrogation de pure précaution, ne s’attendait pas non plus aux 264 000 dollars de l’adjudication pour ce lot n° 3750, dont l’estimation haute n’était située qu’à 154 000 dollars, soit tout de même le double des estimations habituelles pour ces pendulettes solaires émaillées à mouvement quartz. Un point stratégiquement marqué par la nouvelle équipe de Sotheby’s à l’orée de la session d’automne des enchères horlogères...
••• DANS L’ANALYSE DE CETTE VENTE HONGKONGAISE, Business Montres (5 octobre) notait également que les estimations de ce catalogue – plus volumineux que d’habitude – étaient nettement supérieures à la moyenne des prix pratiqués en Europe. Citation de l'article : « On pourra y déceler l’influence de Tim Bourne, fin connaisseur du marché asiatique », qui vient de faire sa réapparition chez Sotheby’s après avoir dirigé le département horloger de Christie’s à Hong Kong. Son savoir-faire a payé et les estimations étaient même souvent inférieures à l’adjudication finale pour les pièces importantes.
••• ON A AINSI VU PARTIR DES PANERAI comme la PAM 339 (Marina Militare composite, lot n° 3506) à 41 700 dollars ou un tourbillon PAM 306 à 67 500 dollars. Niveau haut, voire très haut pour la plupart des Patek Philippe « commerciales » (récentes), comme pour les Rolex pas encore vintage, les Richard Mille récentes (120 000 dollars le tourbillon en titane), les A. Lange & Söhne, les Franck Muller et même les H. Moser & Cie. Gros succès pour les « petites-montres-serties-qui-plaisent-tant-aux-dames-chinoises » (Chopard, Cartier, Van Cleef & Arpels, Chanel, etc.), quelles que soient leur marques, avec 102 000 dollars pour une Piaget de joaillerie (lot n° 3587) qui n’était estimée qu’à 62 000 dollars.
••• PARMI LES RARETÉS DE LA VENTE, le tourbillon Haldimann en platine (lot n° 3646) restait une bonne affaire à 82 000 dollars (estimation maximale : 64 000 dollars), de même que le tourbillon serti Breguet (lot n° 3653), adjugé à 188 000 dollars (à l’estimation moyenne). Le Mickey « chinois » de Gérald Genta (image ci-dessus : lot 3537) a décroché le pompon de l’inattendu à 6 200 dollars (5 600 CHF), contre les 3 500 dollars de l’estimation haute (prix généralement constaté en Europe)...
••• ON NOTERA LE RELATIF COUP DE MOU des montres de poche plus ou moins émaillées qui, à quelques exceptions près - généralement, des « objets » et non des montres, comme la « mandoline » LeCoultre du lot n° 3851, adjugée 18 000 dollars -, avaient été plutôt surestimées au vu de leurs adjudications finales (quelques pièces ont même été « ravalées »). Même calme global sur les Jaeger-LeCoultre ou les Audemars Piguet des catalogues récents, avec quelques reprises de lots pour Audemars Piguet « de vitrine » (déstockage). Les amateurs sont également restés très sages sur les montres squelettes, dont on jurait que l’Asie les adorait – à quelques exceptions près, comme la Girard-Perregaux (voir ci-dessous) ou la Vacheron Constantin Patrimony (lot n° 3730), partie à 250 000 dollars (estimation moyenne à 190 000 dollars)...
••• GROS SUCCÈS GÉNÉRAL POUR LES MONTRES EN PLATINE, de toutes les marques, et c’est encore mieux quand elles sont serties, mais aussi pour...
• Les Patek Philippe vintage (27 000 dollars pour pré-Calatrava de 1922, lot n° 3825, c’est sans doute l’effet cadran émaillé)...
• Les Patek Philippe compliquées s’en sortent parfaitement - même quand on les revoit trop souvent aux enchères -, avec une contagion qui s’étend à certaines Patek Philippe de poche (le lot n° 3816 n’aurait jamais atteint les 13 000 dollars en Europe)...
• Les Daytona vintage sont loin d’avoir cassé la baraque, de même que les Submariner « de collection », mais le chronographe triple date plus que suspect (lot n° 3951, dont parlait Business Montres le 5 octobre) a tout de même trouvé preneur à 110 000 dollars (conforme à l’estimation), alors qu’on pouvait avoir plus que des doutes à son sujet...
• Les montres rares sous le marteau (200 000 dollars pour la répétition minutes Girard-Peregaux en platine, lot 3720, estimée dans les 100 000 dollars)...
• Les montres émaillées (Cartier, montres exotiques, Patek Philippe de poche comme le lot n° 3853, adjugé à près de trois fois l’estimation basse) ou les traditionnelles « pièces chinoises » (lot n° 3864, une mini-sabretache musicale émaillée, adjugée 110 000 dollars, au double de l’estimation haute, ou lot n° 3865, quasiment le même objet, sans l’émaillage, parti à 52 000 dollars pour une estimation à 25 000 dollars)...
• Les stars des enchères à six chiffres, comme la Patek Philippe réf. 1463 (lot n° 3827, adjugée 273 000 dollars, presque le double de l’estimation), la World Time réf. 1415 de 1948 (lot n° 3842, adjugée 173 000 dollars pour 83 000 dollars d’estimation maximale), la Patek Philippe réf. 1518, rêve de tous les collectionneurs (lot n° 3828, adjugé 712 000 dollars, 20 % de plus que l’estimation haute) ou la répétition minutes réf. 3939 de 1992, adjugée à 543 000 dollars (elle était estimée 430 000 dollars)...
• Les « friandises » pour collectionneurs : la rare réf. 3733 de Patek Philippe datée de 1976, une montre de forme à cadran onyx estimée 5 000 dollars et adjugée 16 000 dollars – ce qui prouve qu’il faut croire aux Patek Philippe « carrées »...
••• ON GARDERA POUR LA FIN NOTRE AMIE LA « CHENILLE », revenue sous le marteau à Hong Kong après un détour malencontreux par Genève (Business Montres du 5 octobre) : rebaptisée « ver à soie » pour la clientèle locale, elle a finalement trouvé un enchérisseur à 310 000 dollars (pile à l’estimation moyenne), ce qui est son vrai prix, sans la fièvre genevoise. On espère seulement que ce sera, cette fois, la bonne enchère...
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