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La Chine va "modifier marginalement" sa politique monétaire restrictive, sans effectuer de grand virage étant donné ses problèmes d'inflation et les inquiétudes suscitées par les grandes économies occidentales, estimaient jeudi des analystes.
La banque centrale a publié mercredi un document annonçant des ajustements à sa politique monétaire "le moment venu" et avec "une ampleur appropriée". Un communiqué prudent qui laisse prévoir des ajustements légers et non des mesures fortes rompant avec la politique de ces derniers mois.
Pékin a pris depuis un an une série de mesures essentiellement monétaires pour combattre une inflation qui s'était accélérée à la suite de mesures de relance de l'économie destinées à enrayer les effets de la crise financière mondiale de 2008/2009.
Après avoir ouvert en grand les vannes du crédit en 2009 et début 2010, la banque centrale a relevé plusieurs fois les taux d'intérêt et les réserves obligatoires des banques afin de limiter la croissance de la masse monétaire, génératrice d'inflation.
Des experts interrogés jeudi par l'AFP ont estimé probable que les dirigeants chinois abaissent dans les prochains mois le niveau de ces réserves obligatoires des banques, afin de stimuler les prêts aux petites entreprises, qui peinent à se financer.
Ils ont en revanche écarté l'hypothèse d'une baisse des taux d'intérêt, qui serait considérée comme une réforme trop radicale.
"Je crois que leur conviction générale est qu'en raison du niveau élevé de l'inflation, une baisse des taux d'intérêt enverrait un mauvais message à l'économie", a déclaré à l'AFP Ren Xianfang, analyste de IHS Global Insight à Pékin.
Le produit intérieur brut (PIB) de la deuxième économie mondiale a augmenté de 9,1% au troisième trimestre, contre 9,5% au deuxième et 9,7% au premier.
L'augmentation des prix à la consommation est pour sa part tombée en octobre à 5,5% sur un an contre 6,1% en septembre, après avoir culminé à 6,5% au moins de juillet.
"Ils vont opérer des modifications sur les marges s'ils estiment que les conditions l'imposent", alors que la croissance et les exportations de la deuxième économie mondiale ralentissent, a abondé Brian Jackson, de la Royal Bank of Canada.
L'inflation, source d'instabilité sociale, inquiète particulièrement depuis un an le gouvernement chinois, d'autant plus qu'elle frappe prioritairement les prix alimentaires, rognant ainsi sur le pouvoir d'achat des Chinois les plus modestes.
romandienews
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