CH/CS abaisse sa prévision de croissance réelle du PIB 2012 à 0,5%
 
Le 25-11-2011

Les économistes de Credit Suisse ont sensiblement abaissé leur prévision de croissance réelle du PIB 2012 pour la Suisse. Ils tablent désormais sur 0,5%, contre 2,0% auparavant. Selon eux, la crise de l'euro continuera de peser sur les marchés et la dynamique économique de l'Europe poursuivra sa tendance baissière, contre toute attente. La situation de la conjoncture suisse se dégradera donc, signale la grande banque dans un communiqué publié jeudi.

Par rapport aux prévisions de septembre, les perspectives se sont dépréciées pour les principaux débouchés des produits suisses, la persistance de la crise ne fait qu'empirer les choses. Cela signifie une baisse des exportations et des dépenses d'équipement. De pair avec le bâtiment, la consommation privée devrait soutenir la conjoncture.

Au ralentissement de la croissance européenne, succédera celui de l'économie suisse. Conséquence de la baisse de la demande étrangère, les exportations helvétiques ne devraient progresser que de 1% l'an prochain, précise Credit Suisse dans ses dernières prévisions économiques publiées jeudi.

Les dépenses d'équipement devraient, elles, légèrement fléchir, de 1,5%. L'inquiétude gagne les entrepreneurs. Les stocks diminuent et les nouvelles embauches s'effectuent avec grande prudence, indique l'indice des directeurs d'achat (PMI) de la banque. Le chômage devrait grimper à 3,3% l'an prochain, prévoit celle-ci.

Des lueurs toutefois à ce sombre tableau. Le bâtiment (+1,5%), de même que la consommation intérieure (+1,1%), devraient soutenir la conjoncture helvétique. Le pouvoir d'achat des ménages ne devrait pas être rongé: les prix demeureront sous pression (+0,4%). L'inflation ne constitue pas un problème pour l'heure, selon les économistes de Credit Suisse.

BRUTAL COUP D'ARRÊT

Ces derniers rappellent les tourments alentours, qui préoccupent la Suisse également, pour expliquer leur révision. En dépit des cures d'austérité, des interventions de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI), "la croissance du Vieux Continent n'échappera pas à un coup d'arrêt brutal".

L'Allemagne, premier partenaire commercial de la Suisse, voit sa dynamique ralentir. Inquiétante également, une possible contagion de la crise de la dette en Italie qui plombe les marchés ainsi que le moral des consommateurs et des entrepreneurs.

Quant à l'économie américaine, elle se redresse quelque peu, mais les querelles budgétaires devraient peser. Les pays émergents traverseront, eux aussi, une phase de refroidissement, ajoute Credit Suisse.

Sa consoeur UBS avait mercredi déjà revu en baisse ses perspectives. Les experts du numéro un bancaire helvétique tablent désormais sur une hausse du PIB de 0,8% pour 2012. Pour sa part, le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO) prévoyait en septembre une croissance de 0,9%.

romandienews

 

Copyright © 2006 - 2024 SOJH® All Rights Reserved