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La nouvelle manufacture Rodolphe Cattin (Neuchâtel) cumule les validations une année après le lancement.
Début décembre 2010, le designer horloger Rodolphe Cattin annonçait son retour sous la marque MRC (Manufacture Rodolphe Cattin), un peu plus d’une année après son départ brutal du groupe Frank Muller à Genève. Un exercice plus tard, le créateur et son associé, Thomas Meyer (président exécutif ), tire les conclusions d’étape. Premier constat, le test de visibilité est réussi. La marque s’est présentée en janvier dernier à Genève, puis à Bâle, où les commandes ont été validées: un peu moins d’un millier de montres pour 1,5 million de francs. Certaines pièces compliquées (des tourbillons) ont déjà été livrées et vendues. La grande part des livraisons sera effectuée ce printemps.
Parmi les concrétisations, MRC a trouvé ses entrées sur plusieurs débouchés clé: Russie, Moyen- Orient (en partie), Japon, l’Inde et Singapour. Hong Kong et la Chine sont en voie de concrétisation. Rodolphe précise une approche distribution très concentrée: uniquement les régions à fort développement, inutile de se disperser sans la puissance d’un groupe. «Il y a moins de risque sur les régions de croissance. En Europe, l’accueil est plus frileux. »
Pour 2012, la marque focalise sa présence sur Baselworld. En 2011, MRC était installé hors de la foire. Cette année, Rodolphe exposera dans la Halle 1, premier étage - avec «une complication utile inédite». Et Genève? «Pas indispensable. Quand tu arrives à y passer des commandes, elles ne sont jamais fermes. Il faut attendre Bâle pour qu’elles soient confirmées.» Objectif 2012: 2000 pièces et une entreprise autoportante à la fin de l’année.
Thomas Meyer note encore une série de validations au sein de l’entreprise, avec les partenaires financiers (ils sont six, avec une majorité tenue par Rodolphe et Thomas Meyer), les partenaires de production (l’appellation manufacture fait référence à un fonctionnement en réseau de sous-traitants partenaires) et le partenaire logistique, qui conduit la production et gère stock et sàv. La direction promet d’ailleurs des délais de livraison réduits à deux mois dès Bâle 2012. La structure de l’entreprise est aussi renforcée à sept collaborateurs (direction incluse) avec deux postes dédiés à la communication.
Histoire d’accompagner le développement commercial d’une stratégie internet et réseaux sociaux. Comment expliquer ces premières validations? Un nom connu, un vrai style, un retour sur une base propre (sans stock, sans contrat de distribution) et un positionnement en ligne avec une certaine demande: une ligne féminine, des pièces masculines jouant des codes de la nouvelle horlogerie sans être marginalisé par l’excentricité technique, un positionnement prix très ciblé (entre pièces de volume - entrée à 2000 francs - et pièces de visibilité à plus de 100.000).
AGEFI - 2 décembre 2011
Stéphane Gachet |