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Le groupe de luxe bat en brèche toutes les inquiétudes d’un ralentissement des activités. Progression des ventes de 24% au 3e trimestre en guise de hors-d’œuvre au salon SIHH
«Une fois de plus, Richemont a publié des chiffres convaincants», estime la Banque Sarasin. Ses analystes rejoignent ainsi le sentiment général suite à la publication lundi des résultats au troisième trimestre du groupe de luxe genevois. De bon augure aussi pour le Salon international de la haute horlogerie (SIHH) qui a ouvert hier ses portes et ou exposent toutes les marques du numéro deux mondial derrière LVMH.
Les chiffres de Richemont sont de plus supérieurs au consensus des attentes et surtout n’indiquent aucun fléchissement de la demande alors que les spécialistes s’attendent pour cette année à un ralentissement de la croissance. Sur la période considérée, il n’en a en tout cas rien été pour le groupe dirigé par Johann Rupert et qui possède notamment les marques Cartier, IWC, Jaeger-LeCoultre ou Van Cleef & Arpels. Entre octobre et décembre, son chiffre d’affaires a atteint 2,62 milliards d’euros, soit une progression de 24% à taux de changes constants et réels. Le consensus des analystes compilé par Reuters tablait en moyenne sur des ventes de 2,52 milliards d’euros. Ces chiffres, après l’annonce de ventes record pour décembre de son concurrent Swatch Group, permettent d’atténuer ceux jugés inquiétants de Tiffany, qui indiquent un recul des activités outre-Atlantique.
Deuxième enseignement, la dynamique asiatique demeure solide. Dans cette région, avec le Pacifique, qui compte désormais pour 40% des ventes du groupe genevois, Richemont a réalisé une progression de 36%. C’est moins que les 60% réalisés au premier semestre, mais qui n’étaient pas tenables sur la durée et démontrent par ailleurs que cette zone géographique plus que jamais reste l’incontournable relais de croissance pour le secteur. HSBC s’attend également à des taux de croissance moins soutenus à l’avenir dans cette région, mais plus durables.
Hausse de 16% en Europe
«C’est une salve de chiffres forts, en particulier après Tiffany», se réjouit Jon Cox, analyste chez Kepler. Les autres parties du monde n’ont pas démérité. Les Amériques ont crû de 23% et l’Europe, pourtant présentée comme atone, a augmenté de 16%.
Forte de ces chiffres, l’entreprise a confirmé des attentes d’un résultat opérationnel sur l’année en hausse sensible par rapport à l’exercice précédent. Le seul bémol est venu de Montblanc. Le fabricant d’instruments d’écriture a connu une stagnation de ses ventes. Vontobel confirme quant à lui ses anticipations pour le groupe. Il pourrait accroître ses ventes de 10% pour l’exercice décalé 2012-2013.
Bastien Buss
LE TEMPS
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