Audemars Piguet parachève une année record
 
Le 20-01-2012

La manufacture vaudoise a dépassé le cap des 550 millions de francs de chiffre d’affaires

Une année de référence, malgré divers effets négatifs. A l’instar de l’horlogerie suisse, la manufacture Audemars Piguet a réalisé l’an dernier un exercice record. «Pour la première fois de notre histoire, nous avons dépassé la barre des 550 millions de francs de chiffres d’affaires», a indiqué au Temps Philippe Merk, directeur général du fabricant vaudois de garde-temps, rencontré dans le cadre du Salon international de la haute horlogerie (SIHH) à Genève. Entre deux rendez-vous, sans avoir même eu le temps de déjeuner, le patron relève aussi le franchissement d’une nouvelle étape au niveau des volumes. La marque indépendante, toujours en mains familiales depuis sa création en 1875, a écoulé plus de 30 000 montres en 2011.

Le directeur général met toutefois en exergue les zéphyrs contraires que l’industrie a dû affronter, nonobstant des vents globalement porteurs.

D’abord, la survalorisation du franc face aux autres devises. A un niveau de 1,20-1,21 par rapport à l’euro, sa cherté met les marges sous pression. Philippe Merk espère que le taux de change évolue à 1,30 d’ici à une année.

Ensuite, les délais de livraison chez les sous-traitants s’allongent, quand bien même l’entreprise fabrique elle-même la majorité des pièces qu’elle produit. Les fournisseurs avaient été contraints de réduire de manière drastique leur voilure en 2009-2010 lorsque la dernière récession sévissait, entraînant des pertes de chiffre d’affaires de l’ordre de 30 à 40%. «On oublie un peu trop vite que ce sont surtout eux qui ont alors souffert et moins les marques horlogères établies», rappelle cet ancien de Maurice Lacroix. La reprise venue, leurs effectifs ne permettent pas de faire face à une demande qui, elle, s’est envolée encore plus vite qu’elle n’avait fléchi.

150 postes créés en trois ans

Reste que la marque se montre «prudemment optimiste» en ce début d’année. Les commandes s’accumulent durant le salon, mais il faudra attendre son issue avant de tirer un bilan définitif. Au niveau des bonnes surprises, Philippe Merk souligne la meilleure santé que prévu des économies américaines, du nord et du sud, et la bonne résilience du Japon malgré les événements tragiques survenus au début de l’année dernière.

Basée au Brassus, la société emploie désormais 1100 personnes, ayant créé en trois ans quelque 150 postes. Elle est toujours à la recherche de nouvelles compétences dans son unité de production et au service après-vente. Le secteur recherche et développement sera aussi étoffé cette année.

Au niveau de sa distribution, Audemars Piguet, qui célèbre en 2012 les 40 ans de son modèle phare la Royal Oak, ne prévoit pour l’heure pas de nouvelle boutique, mais optimisera les structures des vingt qu’elle possède actuellement, à moitié en propre et à moitié en franchises.

Loin de vouloir peindre le diable sur la muraille, Philippe Merk fait part de certains légers échos de ralentissement, par exemple à Hongkong. «Le trafic dans les boutiques semble baisser un tout petit peu, mais il n’y a rien de dramatique.»

Bastien Buss
LE TEMPS

 

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