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La branche a largement dépassé tous ses records en 2011. Progression des exportations de 19,2%
Qui dit mieux? Une progression de près de 300% en vingt ans. Pour être tout à fait précis: +283%. C’est la performance affichée depuis 1991 des exportations horlogères suisses. En 2011, la branche a battu, comme prévu, tous ses records, faisant preuve d’une santé insolente dans un environnement conjoncturel délicat et malgré les effets pervers du franc. Elle valse avec les milliards. «Avec près de 19,278 milliards de francs d’exportations, les entreprises horlogères suisses ont dépassé leur précédent résultat annuel de 19,2%. Hormis en 2010, qui faisait suite à un important recul, la croissance n’a jamais été aussi soutenue au cours des vingt dernières années», se félicite la Fédération horlogère, dans un communiqué de presse publié jeudi. Par rapport à la précédente référence de 2008 c’est une progression de 13% que les horlogers helvétiques ont réalisée.
Jamais les garde-temps suisses n’ont été aussi prisés aux quatre coins de la planète. Avec 29,764 millions de pièces, cela signifie que durant toute l’année il s’est exporté en moyenne 81 500 montres par jour. Par heure, cela fait 3400 pièces.
Nonobstant les incertitudes conjoncturelles et le ralentissement économique de la deuxième moitié de l’année, la dynamique n’a pas fléchi tout au long de l’exercice. Chaque mois a affiché une hausse à deux chiffres, à l’exception de juin. Si les plus fortes augmentations (supérieures à 30%) ont eu lieu en avril et en mai, le quatrième trimestre a été la période la plus favorable puisqu’il a réuni les trois plus gros mois de l’histoire des exportations horlogères suisses, rappelle l’association faîtière.
Chine encore et toujours
Par segment de prix, la locomotive a une fois de plus été les montres de plus de 3000 francs. Elles ont affiché la progression la plus soutenue en valeur (+21,8%), générant les deux tiers de l’augmentation totale. Les garde-temps de moins de 200 francs (prix export) ont pour leur part influencé les volumes grâce à leur progression de 2,2 millions d’unités (+11,7%). Entre 200 et 500 francs, la croissance a avoisiné 20%, aussi bien en valeur qu’en nombre de pièces. La gamme 500-3000 francs a par contre évolué en dessous de la moyenne (+14,9%). Est-ce le premier signe du ralentissement de la croissance pour la branche? se demande le courtier d’Helvea.
Par marché, sans grande surprise, l’Asie et la Chine en particulier renforcent encore leur statut de premier débouché absolu pour cette industrie. Treize des quinze principaux pays ont en outre affiché une croissance à deux chiffres. Les Etats-Unis, deuxième débouché, ont confirmé leur redressement. L’Empire du Milieu a enregistré la progression la plus importante, avec près de 50%. Singapour a devancé l’Italie en cinquième position.
Un milliard en plus?
Quid de la suite? «Dans un contexte partiellement défavorable, les perspectives restent très bonnes pour l’horlogerie suisse», selon la FH. L’attrait pour les produits de qualité, le potentiel de croissance sur des marchés importants et les investissements consentis par les entreprises horlogères pour assurer leur développement permettent de se montrer confiant dans l’avenir, estime l’association faîtière. D’où le constat: suivant cette dynamique, l’année 2012 devrait faire état d’une croissance sensible et dépasser par conséquent le niveau déjà très élevé de 2011. Jusqu’ici, la FH parlait d’une progression possible de l’ordre de 5% environ. Ce qui, ceteris paribus, propulserait les exportations au-delà de la barre des 20 milliards de francs, à 20,27 milliards. Soit un nouveau milliard de gagné.
LE TEMPS
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